Les services de renseignements des pays du Sahel déploient, depuis sa création il y a quelques années, des efforts considérables dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans la région. Les pays du Sahel, l'Algérie, la Mauritanie, le Niger, le Mali, le Tchad, le Burkina Faso et le Nigeria, ont créé, il y a quelques années, un commandement de leurs services de renseignements chargés de la lutte contre le terrorisme dans la région. Depuis, ces services déploient des efforts considérables qui ne se limitent pas à combattre militairement les extrémistes, mais également déradicaliser des populations radicalisées. La Coordinatrice des services de renseignements des pays du Sahel, Zaineb Kotoko, a affirmé hier l'engagement de cet organisme à œuvrer constamment avec tous les acteurs de la région «pour la sécurisation des Etats contre les risques sécuritaires qui menacent leur tissu social et leurs fondements idéologiques». Les services de renseignements œuvrent constamment avec «tous les acteurs de la région du Sahel pour contribuer à la sécurisation des pays de la région», a déclaré Mme Kotoko dans son allocution d'ouverture des travaux du 5e atelier de la Ligue des Oulémas, prédicateurs et imams du Sahel à N'djamena. La participation remarquable qui a marqué la séance d'ouverture de cet atelier affirme «l'engagement des érudits et prédicateurs à trouver des solutions opérationnelles aux problèmes liés à l'extrémisme» notamment dans le cadre de la situation qui prévaut dans la région du Sahel et de l'Afrique en général. Citée par l'APS, la coordination a mis en exergue le rôle des imams et religieux dans leurs sociétés notamment dans leurs relations avec la catégorie des jeunes qui est la plus exposée aux idées extrémistes, soulignant «la nécessité de poursuivre la formation et renforcer les connaissances des prédicateurs et imams pour promouvoir leur activité religieuse et sociale». Mme Kotoko a salué l'appui et l'intérêt qu'accordent les pays concernés et la Ligue des Oulémas, prédicateurs et imams du Sahel, au travail des deux organismes, se félicitant de l'appui accordé par le gouvernement tchadien au 5e atelier. Organisé en coopération avec ces services de renseignements, le 5e atelier de la Ligue des Oulémas, prédicateurs et imams des Etats du Sahel a pour thème «Rôle des leaders religieux du Sahel dans la protection des jeunes contre l'extrémisme violent ». Créée en 2010, l'UFL, dont le siège est à Alger, est un mécanisme régional de coordination sécuritaire et d'échange d'information entre les pays du Sahel dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent. Prennent part à cet atelier, d'éminents imams, prédicateurs, érudits et prêcheurs représentant les pays membres de la Ligue (Algérie, Mauritanie, Mali, Nigeria, Niger, Burkina Faso et Tchad), trois pays observateurs (Côte d'ivoire, Guinée et Sénégal) ainsi que des représentants d'organisations sous-régionales et régionales, universitaires et acteurs issus du monde cultuel local. La Ligue des Oulémas, prédicateurs et imams des pays du Sahel mène une action de déradicalisation contre les discours de haine prônés par les extrémistes. Les terroristes d'Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l'unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), exploitent les conditions socio-économiques difficiles des populations pour tenter de radicaliser les jeunes.