Le Front des forces socialistes (FFS) ne participera pas au renouvellement partiel des membres du Sénat. « Qu'il s'agisse de l'APN ou du Sénat, ce sont des lieux de rencontre de la clientèle du pouvoir, du milieu des affaires et des cercles maffieux. Ces institutions n'ont pas eu d'impact positif sur la vie des Algériens, nous n'allons donc pas sacrifier la crédibilité du FFS pour en faire partie », a souligné Karim Tabbou lors de la rencontre des élus du parti, ce week-end. Anticipant sur la décision des instances du FFS, le premier secrétaire estime que cette élection ne sera qu'un « non-événement. La crise morale a dépassé les limites. Les élus sont approchés par des partis, le FLN ou le RND, qui proposent d'acheter leurs voix à coups de millions de centimes, c'est scandaleux, la corruption n'a point de limite ». Par ailleurs, et dans un point de presse tenu en marge de la rencontre des élus du FFS autour de l'examen de l'avant-projet de loi portant code communal, Karim Tabbou a qualifié ce code de « Constitution locale clandestine faite dans le but d'une reprise intégrale par l'administration des prérogatives des élus ». Le même responsable relève une volonté affichée par les initiateurs de ce nouveau code de « ligoter la vie politique au niveau local. La commune est la seule institution où le débat politique continue de fonctionner, et le pouvoir veut mettre fin à cette situation. Ils ne veulent pas voir émerger une société, ils veulent faire de ce pays une grande caserne où on surveille le moindre mouvement, d'où le fameux poste de secrétaire général de la commune que ce nouveau code veut introduire », dit-il. Ceci et de préciser que le FFS a toujours plaidé pour un code qui consacre la véritable décentralisation, la coopération et l'autonomie financière, « or, ce code rend impossible la participation des citoyens dans la gestion de leurs affaires », a indiqué le premier secrétaire du FFS. « Il peut avoir un droit de regard sur la gestion du foncier ou sur la distribution des logements. Tout est aux mains du pouvoir central et ses appendices locaux », a indiqué M. Tabbou qui relève une volonté d'écarter tout contrôle populaire sur la gestion des affaires locales.Le FFS a installé un comité chargé d'étudier l'avant-projet de loi et de sortir avec des propositions qui prendront à témoin l'opinion publique sur comment doit se traduire la bonne gouvernance au niveau local. « Nous sommes conscients des difficultés d'activer sur le terrain avec les nombreuses formes de pression qui s'abattent sur nos élus, mais nous continuons à avoir pour credo la vérité et la crédibilité », a souligné le responsable du FFS qui fait part « de l'application différenciée et ségrégationniste de la loi "à l'égard du parti". Si un maire FFS se doit d'être remplacé, l'opération s'effectue dans les 48 heures, mais lorsqu'il s'agit d'un client de l'administration, même une décision de justice ne peut pas le priver de son siège », a ajouté Tabbou en prenant pour exemple le maire d'Akbou que le wali s'entête à maintenir contre la volonté des élus et de la population. « Le maire de Draâ Ben Khedda, que le FFS a déchu de son appartenance au parti, a échappé à la poursuite judiciaire après avoir affiché son soutien à Bouteflika », a noté le conférencier en rappelant encore la cabale judiciaire et les pressions de tous genres subies par les élus du FFS à Ghardaïa qui sont menacés de suspension par le wali. « Les maires FFS ont aussi du mal à faire exécuter les décisions de justice car la force publique refuse de les accompagner », a-t-il ajouté.