Cinq militants du Front des forces socialistes (FFS) de la vallée du M'zab vont comparaître demain devant la chambre d'accusation du tribunal correctionnel de Ghardaïa, suite à l'appel du procureur et des mis en cause. Placés sous contrôle judiciaire en décembre dernier, ces cinq militants du plus vieux parti de l'opposition encourent de lourdes peines au vu des accusations pour lesquelles ils sont poursuivis, à savoir «tentative de renverser le régime», «incitation à prendre les armes», «incitation à la violence et à la haine». Ces mis en cause sont le secrétaire national du FFS chargé de la solidarité Mosbah Hamou, trois membres de la fédération du parti à Ghardaïa et un membre du comité de coordination et de suivi (CCS). Le premier secrétaire du FFS, Abdelmalek Bouchafa, a vivement dénoncé ce qu'il qualifie de «énième» provocation contre les militants politiques pacifiques. Dans un communiqué rendu public hier, Abdelmalek Bouchafa a précisé qu'ils ont été mis sous contrôle judiciaire sur ordonnance du juge d'instruction le 19 décembre 2016, «suite à un dossier monté de toutes pièces par les services de sécurité». Pour lui, «les mis en cause ont contribué activement à ramener le calme et à la recherche d'une solution pacifique et durable à la crise qui a ensanglanté cette région du pays». Ainsi, affirme-t-il, «le FFS dénonce avec la plus grande vigueur cette énième provocation et l'acharnement judiciaire contre ses militants de Ghardaïa et met en garde contre toute dérive autoritaire du pouvoir». Le plus vieux parti de l'opposition «exige l'arrêt immédiat des poursuites judiciaires et la levée de toute mesure visant à astreindre la liberté de ses militants». Le parti du défunt Hocine Aït Ahmed s'interroge sur «les motifs réels de cette cabale judiciaire qui intervient à la veille des échéances électorales». Pour défendre ses cadres, le FFS annonce une forte délégation de la direction nationale, des parlementaires du parti ainsi qu'un collectif d'avocats, demain à Ghardaïa, pour assister à cette audience.