Le FFS change de ton et s'apprête à reprendre le flambeau d'une opposition radicale et pacifique. C'est en tout cas ce qu'ont laissé entendre hier, à Boumerdès, Ali Laskri et Abdelmalek Bouchafa lors de l'ouverture de la conférence nationale des élus du FFS organisée au complexe Adim de Zemmouri qui a réuni plus de 1 000 élus venus de toutes les wilayas du pays. Le premier à annoncer ce changement, Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle qui, après voir tiré à boulets rouges sur le pouvoir, a souligné que "le FFS reprendra le flambeau d'une opposition radicale et pacifique pour la restitution aux Algériens, en tant que peuple et individus, leurs droits à l'autodétermination". Lors de son discours, M. Laskri n'a pas manqué d'égratigner certains partis d'opposition qu'il n'a pas nommés leur reprochant d'avoir vendu leur âme. "Le FFS, avec ses traditions démocratiques et de libres débats et qui a toujours respecté les règles du jeu, doit faire respecter sa différence qui est d'éviter les pratiques que nous ne cessons de condamner chez les formations qui ont vendu leur âme aux maîtres de l'heure", a-t-il précisé. Continuant sur sa lancée, il dira que "le régime autoritaire s'affirme et se drape d'une façade démocratique avec un Parlement illégitime conçu par la fraude et qui justifie la violation des droits de l'Homme par l'insécurité et la déstabilisation du pays". Pour Laskri, "les dernières intempéries ont mis à nu une rhétorique creuse de ces chiffres ronflants des dépenses destinées à finir dans les caisses des affairistes véreux, barons criminels de la corruption qui gangrènent le pays". Et d'ajouter : "Les libertés individuelles et collectives sont violées systématiquement pour éviter tout contre-pouvoir." Lui succédant à la tribune, M. Bouchafa n'a pas, lui aussi, manqué de critiquer le "pouvoir" qui, selon lui, veut appauvrir le peuple avec une loi de finances destinée beaucoup plus à satisfaire des intérêts étrangers. "La loi de finances 2017 qui a été imposée au peuple représente une bombe à retardement qui va exploser tôt ou tard." Le premier secrétaire du FFS s'est dit solidaire avec ses militants de Ghardaïa victimes, selon lui, d'une cabale judiciaire. Sur les intempéries, il estime que le gouvernement a montré son incapacité à gérer les catastrophes naturelles. "Les élus qui manquent déjà de prérogatives, ont été dépourvus de moyens pour venir au secours des citoyens", a-t-il souligné. Justifiant la participation de son parti aux législatives, Bouchafa indiquera que l'objectif du parti vise à utiliser les espaces pour se rapprocher davantage des citoyens, des syndicats et d'autres mouvements associatifs. "Nous devrons occuper et exploiter tous les espaces qui seront ouverts dans le cadre de la campagne électorale où nous serons en force pour imposer un discours politique différent basé sur un dialogue qualitatif, sur l'étique et sur le respect de l'autre", soulignera-t-il. Pour lui, le boycott c'est un fiasco annoncé au regard des stratégies établies pour laisser les choses en l'état. "La participation aux élections est une des étapes pour permettre aux citoyens d'exercer leurs droits de citoyens au niveau de toutes les institutions du pays", a-t-il estimé. À noter que cette conférence qui va traiter plusieurs sujets notamment ceux ayant une relation avec le rôle des élus va se poursuivre aujourd'hui et demain. M. T.