Les étudiants en médecine dentaire et en pharmacie menacent de radicaliser leur mouvement de protestation en réponse aux «assurances» du ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf. En effet, suite à une réunion tenue par la cellule de communication du ministère et les représentants des étudiants en chirurgie dentaire et en pharmacie, le ministère de la Santé a rendu public un communiqué dans lequel il tente de «rassurer» ces étudiants. Les revendications d'ordre «strictement pédagogique» seront transmises à «qui de droit» pour leur prise en charge «rapide et efficace», a-t-on affirmé. Après avoir reçu les délégués des étudiants en grève, en marge de sa visite dans la wilaya de Tizi Ouzou effectuée lundi dernier, Abdelmalek Boudiaf avait indiqué que l'examen de la question du passage de la catégorie 13 à la catégorie 16 «demande du temps, car l'opération implique de nombreux intervenants et nécessite une étude approfondie dans le cadre du respect du principe de la cohérence globale régissant les corps particuliers relevant de la Fonction publique», précise-t-on. Les assurances apportées par Boudiaf ne semblent pas satisfaire les protestataires. Contacté, l'un des représentants des étudiants en chirurgie dentaire estime que le département de Boudiaf manque de «bonne foi». Même son de cloche chez les étudiants en pharmacie. «Les revendications à caractère pédagogique concernent le département de l'Enseignement supérieur. Le ministère de la Santé tente d'ignorer celles relatives à ses prérogatives», estime-t-on. Les représentants affirment que le problème ne se situe plus désormais au niveau du département de Hadjar, puisqu'il s'est tenu dans un procès-verbal de satisfaire 22 des revendications portant sur le volet pédagogique. Il s'agit, entre autres, de la disponibilité du matériel dentaire nécessaire au bon déroulement des travaux pratiques, la limitation du nombre d'étudiants partageant le même thème de fin d'études à un binôme ou trinôme au plus, la délivrance d'autorisations de stage au profit des cinquième et sixième années au sein des établissements publics de santé de proximité et des établissements publics hospitaliers. Nos interlocuteurs n'écartent pas une «escalade» de leur mouvement de débrayage si toutes leurs revendications ne sont pas satisfaites. «C'est pour la stabilité et la sécurité de notre pays que nous ne voulons pas organiser une grande marche à Alger. Nous allons donc, et dans un cadre réglementaire, organiser des sit-in», assure-t-on. Toutefois, nos interlocuteurs précisent que seul le Premier ministre pourra résoudre leurs problèmes. «Nous avons déjà envoyé une lettre au Premier ministère, mais nous n'avons toujours pas été contactés par le département de Sellal. En revanche, nous avons bien reçu son tweet concernant la réception des représentants des étudiants dès son retour en Algérie». Depuis plus de trois mois, les étudiants de neuf facultés de médecine dentaire et dix département de pharmacie du pays tiennent un mouvement de protestation pour dénoncer les conditions socio-pédagogiques auxquelles ils font face.