Les neuf facultés de médecine dentaire du pays dont la plate-forme de revendications n'a pas été satisfaite par les parties concernées, notamment le ministère de l'Enseignement supérieur, sont entrées en grève illimitée. Hier, les étudiants grévistes ont tenu un sit-in devant leur département en guise de protestation. A Alger, au département de médecine dentaire, ils étaient plusieurs dizaines, pancarte à la main, à dénoncer l'insuffisance des postes de résidanat, la quasi-absence de stages et le manque de matériel dans les laboratoires. «Nous avons soulevé à plusieurs reprises depuis le 6 décembre 2016 nos problèmes auprès de l'administration qui n'a cessé de nous faire des promesses dans le vide», déclarent les protestataires. Dans une lettre destinée au ministre de l'Enseignement supérieur et dont nous détenons une copie, les étudiants ont demandé une intervention «urgente». Ils ont invité le ministre à les faire «bénéficier d'un comité ministériel qui tienne compte des préoccupations des étudiants et mette fin aux excès et aux problèmes qui pourraient mettre en péril l'année universitaire et leur avenir». Ils ont également réclamé que le comité en question soit accompagné par des représentants de l'Université d'Alger-1, de la Faculté de médecine et de l'office national des œuvres universitaires. Face au mutisme du département de Tahar Hadjar, les inscrits au dit département ont tenu une réunion présidée par le doyen de la faculté de médecine d'Alger et les représentants des étudiants le 2 janvier dernier. Les deux parties se sont entendues sur la satisfaction de 22 revendications du volet pédagogique, entre autres la disponibilité du matériel dentaire nécessaire au bon déroulement des travaux pratiques, la limitation du nombre d'étudiants partageant le même thème de fin d'études à un binôme ou trinôme au plus, la délivrance d'autorisations de stage au profit des cinquième et sixième années au sein des établissements publics de santé de proximité et des établissements publics hospitaliers. Après affichage du procès-verbal, plus de 75% des étudiants ont décidé, hier, de poursuivre leur mouvement, estimant que «les promesses n'ont pas été tenues». Le représentant du département de médecine dentaire d'Alger, Abderrahmane Elkaouakibi, estime que les points proposés par les étudiants durant le conseil pédagogique national n'ont toujours pas été satisfaits. Il citera l'inclusion de nouvelles spécialités dentaires, à savoir la maxillo-faciale, l'odontologie pédiatrique, gériatrique, juridique et occlusodontie, ou encore permettre aux étudiants d'assister avec les résidents pour pallier le manque de maîtres-assistants encadreurs. Les pharmaciens en débrayage... Outre les étudiants en médecine dentaire, ceux des 10 départements de pharmacie du pays maintiennent cette semaine encore leur mouvement de grève enclenché en novembre dernier. «C'est en gelant les cours et les examens que nous comptons faire valoir nos revendications, et tant qu'on nous laissera dans cette situation, nous poursuivrons notre mouvement de débrayage», affirme un membre du comité des étudiants de la wilaya d'Alger. Le premier couac concerne les postes de résidanat pour les spécialités biologiques qui sont, s'indignent les futurs pharmaciens, attribués le plus souvent aux filières qui «ne sont pas aussi concernées que nous dans ce domaine». C'est pourquoi ils demandent l'instauration de règles de répartition des postes de résidanat. Ensuite, ils soulèvent le cadre juridique qui «doit être instauré pour la régulation de la coordination entre les universités et les acteurs industriels étatiques et privés concernant la formation pratique des étudiants en matière d'industrie pharmaceutique». Les étudiants grévistes des 10 départements de pharmacie ont, dans ce sillage, réclamé l'ouverture de nouvelles voies de spécialisation en pharmacie clinique et plus de stages dans des structures hospitalières pilotes.