La hausse anarchique des prix des produits de large consommation subventionnés par l'Etat est farouchement dénoncée par l'Association de protection du consommateur et l'Union générale des commerçants et artisans algériens. Les prix à la consommation, y compris les produits subventionnés, connaissent une véritable anarchie dans différentes régions du pays. La hausse la plus importante est celle enregistrée sur les prix de la semoule qui a vu des augmentations vertigineuses par rapport à son prix réglementaire. Le Comité de la wilaya d'Alger des grossistes et détaillants, affilié à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) a interpellé le ministère du Commerce en l'appelant à ouvrir une enquête concernant l'augmentation de ces prix, notamment ceux de la semoule, affirmant que son organisation a reçu plusieurs plaintes des grossistes et détaillants d'Alger dénonçant les prix pratiqués par les minoteries et les importateurs. «Les citoyens ainsi que les grossistes se sont plaints des pratiques frauduleuses exercées par certaines parties ayant le monopole du marché de la semoule». Contacté, Bedrani Réda, président du bureau de ce comité, a affirmé que «la hausse des prix de la semoule n'est pas de la responsabilité du commerçant. C'est celle des importateurs et minoteries qui vendent 25 kg de ce produit à plus de 1000 DA, contrairement au tarif réglementaire» précise-t-il. «Les livreurs des produits de semoule fournissent toujours des factures indexées sur les prix réglementaires, mais obligent les détaillants à payer la différence en cachette», se défend-il. Il a ajouté que certaines minoteries privées disposent de leurs propres réseaux de livreurs avec lesquels elles négocient ces pratiques mafieuses. Selon lui, l'Ugcaa, à sa tête son président par intérim, Djamel Taklicht, ne ménageront aucun effort pour dénoncer ces pratiques. «Nous avons appelé le ministère du Commerce à ouvrir une enquête et nous sommes prêts à lui venir en aide» souligne-t-il. De son côté, l'Association de protection du consommateur va lancer une campagne de sensibilisation sur cette forme de spéculation. Une campagne à l'effet de sensibiliser les consommateurs et les commerçants-détaillants sur l'ampleur de ces augmentations et sur la nécessité de n'acheter que les produits de semoule vendus à un prix réglementaire. Mustapha Zebdi a rappelé que son association a fixé un délai de trois semaines aux petits commerçants afin de leur permettre d'écouler leur ancien stock. «Nous allons dénoncer et sensibiliser le citoyen et le gouvernement sur les pratiques des minoteries et grossistes qui ne laissent aucune trace» dit-il. «Il y a de l'argent fou généré par les spéculateurs qui interviennent dans ce circuit. L'argent de subvention ne profite pas vraiment aux consommateurs et aux personnes nécessiteuses. Cela est impossible au moment où ces spéculateurs agissent sans être inquiétés par personne», a-t-il dénoncé. «Aujourd'hui, personne n'achète de blé dur à 900 DA le sac de 25 kg et pourtant, c'est son prix réglementaire». Le mode opératoire de cette campagne est d'afficher publiquement les prix réels et réglementaires de ces produits pour mettre les consommateurs au courant de ces pratiques et aussi les pousser à les dénoncer et les signaler auprès des bureaux de cette association, qui procédera, par la suite, au dépôt de plaintes contre les commerces signalés. Un numéro vert est en service, le 33 11, lancé par l'Association.