L'intersyndicale de la Fonction publique renouera avec la protesta, le 25 février à partir de Tizi Ouzou, où elle organisera un sit-in national de protestation. Finalement, les slogans et menaces de durcissement du mouvement n'ont pas trouvé chemin à la concrétisation, hier, à l'occasion de la réunion qu'ont tenue les douze syndicats autonomes au siège du Snpsp. L'intersyndicale de la Fonction publique s'est contentée du minimum, à savoir «l'organisation d'un sit-in national à Tizi Ouzou, le 25 février 2017» pour réclamer le retrait de la nouvelle loi sur la retraite, dénoncer la dégradation du pouvoir d'achat et demander une participation à l'élaboration du futur code du travail. Un retour à la charge plutôt «timide». Et pour cause, lors de la précédente action du 28 janvier, le front syndical avait tenu 4 rassemblements régionaux à Batna, Blida, Oran et Ouargla. Une capitulation ? Une baisse de ton ? Ou une trêve ? Les syndicalistes interrogés à l'issue de la réunion refusent de l'admettre. Pour Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, «il y a lieu de laisser souffler un peu le secteur de l'éducation, qui est le plus touché par les grèves à répétition». «Il y a même des syndicats en construction à qui il faudra laisser le temps de se construire et renforcer la base. L'intersyndicale ne pourra qu'être forte par la suite», nous dira-t-il, niant en bloc un quelconque fléchissement dans l'engagement. Boualem Amoura, secrétaire général du Satef, estime pour sa part qu'il y a beaucoup de paramètres à prendre en considération dans la prise de décision et «les prochaines élections législatives en sont un». Cependant, le syndicaliste affirme que «lors des débats, l'ensemble des présents ont mis l'accent sur le maintien de la pression par les moyens légaux». Dans ce contexte, l'option de la grève semble avoir été écartée «à cause des ponctions sur salaires à répétition qui pénalisent les travailleurs», reconnaît un autre syndicaliste. Outre le sit-in du 25 du mois en cours, l'intersyndicale «a décidé d'organiser une journée d'étude autour de la non-conformité de la nouvelle loi sur la retraite avec la Constitution», indique-t-on dans un communiqué final. Cette activité sera suivie ultérieurement par «une saisine du Conseil constitutionnel». Par ailleurs, tout en saluant «la mobilisation des travailleurs pour la réussite des sit-in régionaux», l'intersyndicale dit avoir «noté positivement la nouvelle orientation du gouvernement qui a adopté le dialogue comme moyen stratégique de règlement des dossiers liés au monde du travail». Allusion faite aux rencontres entamées entres les syndicats et le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Mais les partenaires sociaux espèrent plus, souhaitant que «ce dialogue soit élevé à une véritable négociation autour des revendications de la classe ouvrière, à travers une participation officielle aux prochaines réunions tripartites». L'intersyndicale qui dénonce «les pratiques arbitraires, les dépassements et les violations des libertés syndicales» contre le Safap, le Sntfp, le Snap ainsi que les collectifs des étudiants en pharmacie et en médecine dentaire, a évité d'entrer en polémique avec le patron de la Centrale syndicale. «De par ses responsabilités et l'éthique qu'impose le travail syndical, elle se réserve de répondre aux accusations mensongères et irresponsables des parties ayant consommé le divorce avec les revendications légitimes de la classe ouvrière», écrit l'intersyndicale en réaction aux propos d'Abdelmadjid Sidi-Saïd qui avait accusé les syndicats du multipartisme de «complicité avec le BIT pour déstabiliser l'Algérie».