Le RCD a tenu hier une session ordinaire de son Conseil national. Dans son allocution d'ouverture, le président du parti, Mohcine Belabbas, a indiqué que la crise que traverse notre pays ne cesse de s'amplifier. «Elle est porteuse de désordre et d'anarchie. Elle fait peser une lourde menace sur notre vivre ensemble jusqu'à notre souveraineté. La gravité de la situation économique doit nous inquiéter au plus haut point. Tous les clignotants sont au rouge», a-t-il déclaré. Il estime que les facteurs à l'origine de cette situation relèvent pour l'essentiel des mauvais choix économiques, de la corruption endémique, des malversations et du refus de la transparence, mais surtout des fraudes électorales qui détournent les voix des citoyens et faussent leurs choix. «Ces pratiques qui démobilisent les citoyens ne constituent pas uniquement un déni de souveraineté, mais à force de les répéter, elles font désormais peser à la fois des dangers sur la stabilité et sur la paix en général», a-t-il affirmé, en dénonçant les violations des droits de l'homme qui se généralisent, les restrictions des libertés d'expression et les entraves à la liberté de la presse. Le président du RCD a déploré «le refus de dialogue des officiels avec la classe politique de leur pays». Cela étant, l'orateur a expliqué que la crise de légitimité peut connaître une amorce de règlement à l'occasion des élections législatives prochaines «si le pouvoir se résout à ne pas triturer les résultats et à laisser les citoyens choisir librement leurs représentants». Ces élections peuvent, selon lui, être l'occasion d'impulser une dynamique de changement à la vie politique et institutionnelle. Pour lui, la transition démocratique et pacifique ne procède pas de formalisme mais avant tout d'une volonté politique d'aller vers le règlement des problèmes. «L'essentiel de l'opposition est prêt. La balle est, une fois encore, dans le camp du pouvoir», a-t-il lancé. Le président du RCD n'a pas manqué d'exprimer les doutes de son parti quant à la transparence des prochaines élections, avant de rappeler les motivations qui ont poussé sa formation à prendre la décision de participer au prochain scrutin. «Il s'agit d'une opportunité de rendre visible l'opposition, de se doter d'une tribune pour exposer notre programme, de contribuer à l'élaboration d'une prise de conscience des périls qui nous assaillent et de rendre publiques les solutions que nous préconisons, leur calendrier d'exécution et leur mode opératoire», a-t-il dit. Il a précisé que le RCD fera une campagne électorale sur un programme et des propositions claires, assumées et réalisables.