Le long métrage «En attendant les hirondelles» du réalisateur algérien Karim Moussaoui prendra part à la compétition officielle du Festival de Cannes 2017, dans la catégorie «Un certain regard». L'annonce a été faite, jeudi 12 avril, par Thierry Frémaux, le délégué général du festival, et Pierre Lescure, le président, qui ont dévoilé, à l'occasion la sélection officielle de cette 70e édition du Festival de Cannes, qui se tiendra du 17 au 28 mai 2017. Cette annonce a été très bien accueillie par le milieu du cinéma algérien, qui ne cesse de faire son ascension, ces dernières années, grâce notamment à de jeunes réalisateurs pétris de talents et d'imagination. Dans la même sélection «Un certain regard», on peut noter la sélection d'«Après la guerre», d'Annarita Zambrano, «Wind River», de Taylor Sheridan, «Jeune Femme» de Léonor Serraille et «Western», de Valeska Grisebach. Le jeune réalisateur Karim Moussaoui n'est pas à son premier exploit. En 2013, il a fait parler de lui avec le moyen métrage «Les jours d'avant». Ce film fait revivre les années 1990, la période noire du terrorisme en Algérie, et les assassinats politiques qui ont marqué cette triste période. Trois ans après la sortie de ce film, Karim Moussaoui revient avec «En attendant les hirondelles». Changer de vie Dans une vidéo d'une interview pour la Fondation Gan pour le cinéma, postée sur Internet, le jeune réalisateur affirme qu'il a entamé l'écriture du projet en 2009. «A l'époque, j'avais envie de parler de la société dans laquelle je vis, en Algérie. Il y avait un certain nombre de choses qui me mettait en colère. C'est cette colère qui est le motif de cette écriture», dit-il. Le réalisateur explique que son film raconte «trois histoires de trois personnages dans lesquelles ils arrivent à un moment de leur vie où ils se posent des questions sur le chemin et la voie qu'ils ont pris. C'est l'histoire d'un homme d'affaires devenu récemment un peu riche, ayant changé de milieu et qui découvre qu'il a de nouveaux amis. Un événement se passe dans sa vie et le fait douter de ses choix», indique-t-il encore. La deuxième relate l'histoire «d'une fille qui revoie son ancien amoureux, et se pose aussi des questions sur ce qu'elle va devenir sur ses choix et sur son mariage». La dernière est celle d'un médecin qui rencontre une femme. Cette dernière lui demande de l'aide mais il hésite. Karim Moussaoui explique qu'il s'est intéressé à cette thématique. «Comment on décide à un moment donné, de passer une étape, passer à autre chose et d'avoir le courage de le faire. Parce qu'on aime bien notre sécurité, au sens large. C'est-à-dire la sécurité de l'habitude et même du conditionnement. D'un seul coup, essayer d'aller vers l'inconnu devient assez effrayant», dit-t-il encore pour la fondation Gan pour le cinéma. Des explications qui donnent un bel avant-goût pour ce nouveau-né de Karim Moussaoui, qui pourrait faire parler de lui au Festival du cinéma de Cannes.