Le développement du secteur touristique et de l'artisanat est devenu presque quotidien. Chaque jour, un grand hôtel ou un site de plaisance s'ouvre au grand bonheur des visiteurs algériens ou étrangers. En effet, pas moins de 550 projets touristiques (hôtels, complexes et villages touristiques) sont actuellement en cours de réalisation et 1600 projets ont été agréés, cette année, alors que des nouveaux hôtels de haut standing ont été inaugurés au cours de ce mois d'avril. Après l'inauguration officielle par le Premier ministre Abdelmalek Sellal du complexe touristique «la Gazelle d'Or» à El Oued, fruit d'un investissement réalisé par le groupe Mehri, la multinationale Accor se dote, elle aussi, de deux grands hôtels à Sétif. Cette fois-ci le projet a été concrétisé également avec le groupe Mehri. Le groupe français vient de mettre en service le 6 avril dernier, l'ensemble hôtelier Ibis-Novotel de Sétif. Doté de commodités répondant aux standards internationaux, ce complexe hôtelier de 502 lits est un investissement de plus de 3 milliards de dinars. Ces deux belles acquisitions répondent aux attentes et besoins du tourisme d'affaires dans les Hauts Plateaux, où l'activité économique bat son plein. Un autre projet entrant dans le cadre du tourisme culturel vient d'être signé ce jeudi. Il s'agit d'un partenariat algéro-turc qui aura pour mission de restaurer deux sites du patrimoine national, à savoir le Palais du Bey et la mosquée du Pacha, deux sites datant de l'époque ottomane. La restauration de ces deux palais du quartier de Sidi El Houari devra sans aucun doute être terminée pour être intégrés dans les circuits touristiques de la ville d'Oran, autant plus que la capitale de l'ouest du pays se prépare à accueillir les Jeux méditerranéens prévus en 2021. L'Algérie est tenue désormais de diversifier son économie nationale en misant sur l'exploitation de ce secteur, ce qui est, faut-il le rappeler, totalement à sa portée. D'ailleurs, dans le document-synthèse publié récemment par le ministère des Finances sur le «nouveau modèle économique» : souligne que le leitmotiv de la nouvelle vision du gouvernement pour parer au choc pétrolier subi depuis 2014 est celui de donner une place de choix au tourisme. Autrefois, l'Algérie était une destination phare en Méditerranée accueillant de nombreux touristes, notamment européens. Elle devra mettre en avant tous ses atouts pour reprendre cette vocation perdue, surtout durant les années de terrorisme. Disposant d'un énorme potentiel touristique, plusieurs projets d'hôtellerie et de restauration des sites ont été réalisés ou sont en cours de l'être, dans différentes régions du pays. Rien que pour cette année, le gouvernement a consacré une enveloppe de «241 milliards de dinars pour la réalisation de 415 projets touristiques dont 133 projets pour le Sud», selon le ministre du Tourisme, Abdelouahab Nouri. La contribution de l'Etat dans le développement de ce secteur s'est traduite notamment par l'amélioration des services de prestation et tarification, mais aussi par l'encouragement de l'investissement privé national ou avec un partenaire étranger, comme le veut la règle 51/49. Passage obligé vers le «tourisme vert» «L'écotourisme» est aussi important que le tourisme balnéaire ou thermal. Inépuisable, il doit susciter un intérêt manifeste dans un processus de valorisation de ce gisement naturel en mettant en avant le concept du tourisme vert. L'écotourisme consiste à conserver les forêts et à créer de nouveaux espaces dédiés aux activités de détente en milieu naturel. D'autres projets de réalisation d'espaces de détente en symbiose avec la nature, permettront d'accueillir de nombreuses familles en quête d'air pur et d'évasion, comme c'est le cas des Sablettes à Alger ou du Parc Dounya à Ouled Fayet. D'autres projets similaires ou d'aménagement de terrains ou d'oueds en espaces verts et de détente ont été lancés au cours de cette année, comme le projet d'oued Sefra à Mostaganem. La promotion de la destination Algérie est un travail continu, qui passe également par une présence sur le Web et les réseaux sociaux. Les professionnels du tourisme, (agences de voyages et de tourisme, ONAT et certains grands hôtels) utilisent de plus en plus et de manière plus fréquente la Toile pour vendre la destination Algérie. La promotion du tourisme local est une réalité incontournable impliquant tout le monde, y compris le mouvement associatif et les médias. «Si l'on arrive à conjuguer les efforts, à positiver et à avoir une culture large, on permettra à notre pays de devenir une future destination touristique. C'est là l'atout de notre pays, un beau climat et un relief majestueux, à telle enseigne qu'il mériterait d'être constamment mis en valeur», tient à relever un professionnel du secteur. Une stratégie touristique s'impose La stabilité et la sécurité régnantes à travers l'ensemble du territoire national permettent, aujourd'hui, d'espérer une véritable éclosion des secteurs du tourisme et de la culture. Les infrastructures et les potentialités ne manquent pas d'ailleurs. Il suffit de se mettre au travail et d'engager une véritable politique volontariste afin de hisser la destination Algérie. Les algériens se montrent de plus en plus avides et exigeants en matière d'espaces de loisirs, de culture et de divertissement. Un bon signe qu'il faudrait capitaliser. Durant les périodes de vacances et de weekends, il est vraiment difficile de trouver une place libre, que ce soit au niveau des espaces aménagés des Sablettes d'Alger, du parc d'attraction de Ben Aknoun, du jardin d'essai où dans les autres lieux culturels de la capitale. A l'intérieur du pays, le même intérêt est affiché pour les sites touristiques et du patrimoine. On peut citer, entre autres, le massif du Hoggar, l'Assekrem, les oasis de Béchar et de Timimoune, les villes de Tlemcen et de Constantine, les ksours de Ghardaïa, les vestiges romains de Timgad ou Lambèse, la Kabylie avec ses montagnes du Djurdjura et d'Adkar. En fait, toute l'Algérie est belle et vaste. Il n'y a pas une région qui ne possède pas des particularités et des richesses inestimables. C'est pour cela, il y a lieu juste de mobiliser tous les moyens existants pour réussir la stratégie du développement touristique du pays, à commencer par les simples actions de préservation du cadre naturel, du nettoyage des villes et villages ainsi que le recours aux technologies de communication et d'information pour promouvoir les produits et circuits touristiques. Les pouvoirs publics devraient envisager un plan ambitieux impliquant toutes les autorités concernées de près ou de loin de l'accueil des visiteurs nationaux et étrangers. A l'approche de la saison estivale, qui sera cette année longue, nécessite d'emblée une large mobilisation car il y va de l'intérêt de tous et d'une possibilité de disposer d'une ressource financière inestimable.