Le président du mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, a appelé, hier, à partir de Bouira, lors d'un meeting de campagne électorale tenu à la maison de la culture Ali Zaâmoum, les citoyens à se rendre aux urnes pour donner de la légitimité et de la crédibilité à la future assemblée nationale ainsi qu'au gouvernement qui en émanera. «Nous appelons tous à voter massivement le 04 mai prochain parce que la participation est importante. La prochaine assemblée aura une crédibilité et une légitimité. Le gouvernement qui en émanera aura également sa crédibilité et sa légitimité», a-t-il lancé. M. Benyounès a tenu dans son discours à expliquer les «bonnes» raisons d'aller voter, c'est d'éviter au pays une crise politique. «Si nous ne le faisons pas, il n'y aura pas de solutions, et à partir du 5 mai, nous entrerons dans une impasse politique et cette situation, nous l'avons déjà vécue ces dernières années», dit-il. Pour le volet économique, le patron du MPA a appelé à sortir de la gestion socialiste et bureaucratique de l'économie. Ainsi, M. Benyounès a évoqué dans son discours de campagne la flambée des prix de certains produits. «Il n'y a pas de réponse administrative et politique pour des questions économiques», a-t-il déclaré à ce sujet. Le MPA a deux défis majeurs pour les années à venir, selon Benyounès. «Un défi sécuritaire et un défi économique. Si nous n'allons pas faire de réformes économiques profondes et radicales, nous nous dirigerons droit vers une crise économique dangereuse», souligne-t-il. Le premier responsable du MPA est longuement revenu sur ses années à la tête du ministère du commerce et la commercialisation des boissons alcoolisées. «Je dois vous expliquer cette affaire. L'alcool se vendait en Algérie avant que je devienne ministre du commerce et il se vend même aujourd'hui. Je défie quiconque de me ramener une autorisation de vente signée par moi-même», a-t-il lancé. Ainsi, M. Benyounès a saisi l'occasion pour tirer sur les partis d'obédience islamistes qui sont derrière cette cabale. «Je vous propose d'aller chercher sur le net qui étaient les ministres du commerce avant moi et qui était leur couleur politique. Mais cherchez surtout combien de licences de commercialisation de boisson alcoolisée ont été délivrées à leur époque», martèle-t-il. C'est la raison pour laquelle il a appelé à mettre fin à l'utilisation de la religion à des fins partisanes et politiciennes. «Nous avons vu l'Islam politique et où il nous a conduits», a-t-il affirmé. Une partie de l'intervention du président du MPA a été consacrée aux bilans macabres du printemps arabe. «Pour le cas de la Syrie, ils disent que la solution réside dans le départ de Bachar El Assad. Mais la question que nous nous posons tous, est-ce que l'assassinat de Saddam Hussein a réglé le problème en Irak ? Est-ce que l'assassinat de Kadhafi a mis fin à la crise en Libye ? Est-ce que la liquidation de Bachar mettra fin à la guerre en Syrie ?», s'interroge Amara Benyounès. «La rue ne mènera pas vers la démocratie, la rue mènera vers la destruction et le chaos. Notre slogan au MPA est très simple, pour une démocratie apaisée, parce que nous croyons fermement que l'unique solution pour les problèmes des algériens, c'est la démocratie», a-t-il averti. Il a appelé à la préservation de la paix sociale et de la stabilité du pays, sans lesquelles il n'y aura ni démocratie, ni république, ni économie, estime-t-il. «Le plus grand défi, c'est le taux de participation. C'est l'immunité contre l'ingérence extérieure», conclut-il.