Le pape François se rend vendredi en Egypte avec l'ambition de renouer le dialogue engageant catholiques et musulmans, malgré les critiques formulées par la frange conservatrice de l'Eglise qui voit d'un mauvais œil la rencontre prévue avec des dignitaires de l'islam, écrit Reuters. Trois semaines après les attentats revendiqués par Daech contre des églises coptes à Alexandrie et Tanta qui ont fait 45 morts le dimanche des Rameaux, le Pape tente de relancer le dialogue avec les musulmans et lutter contre l'idéologie adoptée par Daech. La sécurité sera la principale préoccupation de ce voyage papal d'autant plus que François a insisté pour ne circuler que dans une voiture ordinaire et non un véhicule blindé pendant les 27 heures qu'il passera au Caire, d'après Reuters. Dans un message adressé aux Egyptiens mardi, le chef de l'Eglise catholique dénonce «la violence aveugle qui a également affecté le pays cher à votre cœur» et souhaite que sa venue se déroule dans la paix et permette un dialogue interconfessionnel. François doit rencontrer le président Abdel Fattah al Sissi, le cheikh Ahmed al Tayeb, grand imam d'El Azhar qui est le premier centre d'enseignement théologique sunnite, et le pape Théodore II d'Alexandrie, chef de l'Eglise copte orthodoxe. Ce dernier a échappé de peu à l'attentat à la bombe à Alexandrie, une opération qui a amené le président Sissi à décréter l'état d'urgence pour trois mois. L'un des enjeux de ce voyage est de renforcer les liens avec le centre d'al Azhar, institution musulmane millénaire, qui avait décidé de couper les ponts avec le Saint-Siège en 2011 en raison de ce qu'il considérait comme des insultes répétées de la part de Benoît XVI, le prédécesseur de François. La coopération a été établie l'an passé à l'occasion d'une visite au Vatican d'Ahmed El Tayeb, personnalité jugée modérée et critique à l'égard de Daech, note Reuters. François, qui dénonce régulièrement les violences commises au nom de Dieu, est convaincu que le dialogue entre catholiques et musulmans est plus nécessaire que jamais et, dans ce contexte, le cheik El Tayeb apparaît comme un allié précieux. Daech déforme les préceptes de l'Islam, perpétrant des crimes contre les musulmans, les chrétiens et les juifs. La religion musulmane qui prône la paix et la réconciliation, et dénonce ces crimes, est exploitée par les criminels de Daech qui tentent de lancer une guerre religieuse. Le dialogue engageant les musulmans et les chrétiens est un moyen très important pour contrecarrer le plan de Daech.