«Ceux qui n'étaient pas à nos côtés durant cette campagne, qu'ils nous aident avec leur silence et nous laissent travailler», répond Ould Abbès à l'ancien SG du FLN, sans le citer nommément. Sous des cris nourris de «FLN Chouhada», Djamel Ould Abbès entre en scène hier matin en conquérant. L'emblématique Coupole Mohamed-Boudiaf, noire de monde, était déjà acquise, chauffée à blanc, quelques minutes avant la prise de parole du secrétaire général du FLN. Ould Abbès commence son discours par rappeler l'attachement, presque fusionnel, de son parti à Alger, la capitale. Alger, celle du peuple s'entend ! Pas celle des «salonnards», précise-t-il, d'emblée. «Alger n'est pas celle des salonnards. C'est Belouizdad, Bab El Oued, El Harrach, Sidi Moussa, Bir Mourad Rais… Partout où nous avons été durant toute cette campagne, le peuple a montré son adhésion au FLN et a soutenu nos listes. Nous avons fait jusque-là 42 meetings et partout, on nous a reçus à bras ouverts», a déclaré le SG du FLN, triomphant dans une salle pleine à craquer. Serein quant à l'issue des législatives de jeudi prochain, 4 mai, Ould Abbès a affirmé, une nouvelle fois, que le FLN en sortira vainqueur en obtenant la majorité parlementaire. Devant une foule composée de femmes, de jeunes et de moins jeunes, Djamel Ould Abbès, au côté du candidat tête de liste à Alger, Sid-Ahmed Ferroukhi, affiche un optimisme à toute épreuve. Et les dizaines de drapeaux, fanions et portraits des candidats qui décorent l'immense salle algéroise rappellent déjà les victoires des grands jours. La foule était en effet au rendez-vous. Venus de plusieurs wilayas, Blida, Boumerdès, Ain Defla, Bouira, Tizi Ouzou, Tipasa…, les centaines de militants et sympathisants ont fait vibrer la Coupole en entonnant tantôt des chants patriotiques, tantôt des chants laudateurs à l'endroit de leur leader et du Président Bouteflika : «Yahia Ould Abbès !», «Yahia Bouteflika !». Attendu par les nombreux journalistes présents sur place sur la curieuse missive d'Amar Saadani, ancien SG du FLN, rendue publique la veille, Ould Abbès ne s'est pas gêné, même sans le nommer, de répondre aux «préoccupations» de Saadani qui a émis quelques doutes et regrets sur la confection de certaines listes de candidature du FLN. «C'est moi qui ai fait les listes et j'en assume l'entière responsabilité», a-t-il tranché. «Les victoires ont toujours plusieurs pères et les échecs sont orphelins. Moi, j'assume mes choix et je sais qu'ils sont pertinents. Il était difficile de trancher tant les candidatures étaient nombreuses. Cependant, j'ai tranché et je suis optimiste. Dieu merci, notre choix était le bon. Le peuple et les militants sont d'accord avec toutes les listes. Nous allons remporter cette élection. Notre victoire est en route», a-t-il martelé avant d'inviter son prédécesseur, en des termes à peine voilés, au silence. «Ceux qui n'étaient pas à nos côtés durant cette campagne, qu'ils nous aident avec leur silence et nous laissent travailler». Comme depuis le début de la campagne électorale, Ould Abbès est revenu, une nouvelle fois, sur les enjeux du prochain scrutin lié à la stabilité et à la sécurité de l'Algérie. «L'avenir de l'Algérie est intimement lié aux législatives du 4 mai», a-t-il dit, avant de rappeler que «c'est le FLN qui a libéré le pays. C'est le FLN qui l'a construit. C'est le FLN qui est le dépositaire de sa souveraineté. Le FLN, c'est l'Etat algérien».