Un poste au niveau de l'hémicycle c'est donner un sursis à la bulle... C'est agréable d'être ministre, mais c'est dur de s'en aller, néanmoins avec le poste de député on fait durer le plaisir. Opération médiatique pour faire durer le suspense, option tactique pour tromper «l'ennemi» ou décision tranchée? Les ministres du FLN ne sont pas sur les listes électorales, en tout cas jusqu'à hier, dans l'après-midi. «Pour le moment, aucun ministre n'a déposé sa candidature. S'ils le souhaitent, ils peuvent le faire au niveau de leurs kasmas», a indiqué hier, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès. Cette déclaration a été confirmée hier, à L'Expression, du côté du gouvernement. Selon un proche de l'entourage du Premier ministre, «aucun ministre n'a déposé sa candidature et le Premier ministre lui, n'est pas intéressé par une candidature à l'APN, comme l'ont laissé entendre certaines rumeurs que diffusait le microcosme politique algérois». S'exprimant sur le même sujet, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, a indiqué que les membres du gouvernement sont libres de participer ou non à cette échéance électorale. C'est dire que ce dossier revêt une grande sensibilité et ce n'est pas sans raison que le SG du FLN a planté dès le début le décor, annonçant que la candidature des ministres est du ressort du président du parti, Abdelaziz Bouteflika». C'est en tout cas la seule bouée de sauvetage pour Ould Abbès face à une avalanche de candidatures tout aussi imposantes et surtout influentes les unes que les autres. «Le recours au président du parti a été en effet sollicité après avoir constaté que la majorité des ministres du FLN voulait se présenter à cette élection», confie un sénateur du tiers présidentiel. Des échos parvenus de la commission laissent entendre en effet que plusieurs ministres seront sur la liste des candidats à la députation. On avance même des noms: L'actuel ministre de l'Agriculture, Abdesslam Chelgham conduira la liste du FLN à Jijel, le ministre de l'Enseignement supérieur à Tiaret, la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (TIC), Iman Houda Feraoun se présentera à Alger. Les mêmes échos annoncent également que l'actuel président de l'APN Larbi Ould Khelifa a déposé son dossier au niveau de la circonscription de Ben Aknoun, de même qu'on annonce le retour à la députation de l'ancien secrétaire général Amar Saâdani, sans préciser le lieu où il présentera sa candidature. Le RND n'a pas été épargné par cette effervescence, même s'il adopte la même stratégie que le FLN. «On n'a pas encore reçu de candidatures de ministres à l'exception de celle de Abdessalem Bouchouareb à la demande des populations à Oum El Bouaghi.» Dans un premier temps, on a avancé que les actuels ministres ne seront pas autorisés à se présenter aux élections législatives pour éviter d'éventuels recours à l'utilisation des biens et moyens de l'Etat dans leur campagne électorale. Les autorités tiennent à la régularité du scrutin et ne veulent pas tendre le flanc à l'opposition. Il y a ensuite l'idée que le poste de ministre n'est pas garanti quand on se présente aux législatives. Ce qui place les membres du gouvernement dans une situation de quitte ou double. Ils savent pertinemment que ce genre de postes n'est pas assorti d'assurance. En étant en fonction, le ministre a un pouvoir et le pouvoir rosit les pommettes, défie momentanément l'oeuvre du temps qui creuse des sillons sur des visages. Le ministre en fonction est craint, il décrète, tranche, nomme et dégomme. Courtisé, sollicité, photographié, le ministre de la République ne fait rien comme tout le monde, car il n'est pas comme monsieur Tout-le-monde. Il traverse les villes en trombe et sa garde de motards fait gicler les voitures de part et d'autre de leurs sillons comme du gravier. Il développe sa propre bulle et agit à l'intérieur. Puis, subitement, la bulle si fragile explose, ses téléphones, il en a plusieurs, ne sonnent plus, il redescend parmi le monde... de tous les jours et c'est le choc, le terrible choc psychologique. C'est agréable d'être ministre, mais c'est dur de s'en aller. Voilà l'une des raisons qui expliquerait le rush au FLN pour un poste au niveau de l'hémicycle. C'est pour donner un sursis à la bulle... Le compteur ouvert depuis hier Le retrait des documents nécessaires à la constitution des dossiers de candidature aux prochaines législtaives, ainsi que le dépôt des dossiers, ont commencé à partir d'hier, indique un communiqué du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. «Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales porte à la connaissance des postulants à la candidature à ces élections, que le retrait des documents nécessaires à la constitution des dossiers de candidature ainsi que le dépôt s'effectuent à partir du samedi 4 février 2017, selon le cas, auprès des services compétents de la wilaya ou pour les circonscriptions électorales à l'étranger auprès de la représentation diplomatique ou consulaire désignée à cet effet pour chaque circonscription électorale», précise le communiqué. Les documents en question se présentent sous la forme d'une chemise dossier comprenant «un formulaire de déclaration de candidature, une notice de renseignements individuels, des formulaires de souscription de signatures pour les listes de candidats indépendants et les listes de candidats présentées sous l'égide d'un ou de plusieurs partis politiques ne remplissant pas les conditions édictées par l'article 94 de la loi organique relative au régime électoral», indique la même source.