Les élections législatives ne se sont pas déroulées comme tout le monde le souhaitait dans certaines communes de Bouira. À Saharidj, une commune située à une soixantaine de kilomètres au nord-est du chef-lieu de la wilaya, trois centres de vote ont été saccagés quelques minutes après leur ouverture. Des dizaines de jeunes, dont la majorité sont des militants du MAK, se sont introduits à l'intérieur des bureaux de vote et ont saccagé les urnes, des registres de liste des électeurs et des bulletins de vote, selon des témoins. Seul le centre de vote du village d'Ath Oualvane a été rouvert peu de temps après. À Raffour, une localité relevant de la commune de M'Chedallah, les centres de vote n'ont pas ouvert leurs portes. La route nationale n°15 qui traverse la localité avait déjà été barricadée dans la nuit de mercredi à jeudi. Au cours de la même nuit, des dizaines de jeunes de la localité ont pris pour cible le siège de l'unité du groupe d'intervention (SSI) de la Gendarmerie nationale. Hier matin, la situation était toujours tendue à Raffour. La route était fermée durant toute la journée d'hier. Les incidents qui se sont déroulés à Saharidj et Raffour n'ont pas tardé à faire tache d'huile dans d'autres communes en fin de matinée. À Ath Mansour, le centre de vote d'Ath Vouali, a été saccagé. Le même sort a été réservé au centre de vote de la localité d'Ighram, dans la commune d'Ahnif, au centre de Voumejvar (M'Chedallah), qui a été saccagé en fin d'après-midi. Ainsi, il faut souligner que ces centres n'ont pas été rouverts par les autorités durant toute la journée, à l'exception de deux autres centres, notamment celui de Nassereddine El Mechedali, dans la commune de M'Chedallah, et celui de la localité de Draâ Lekhmis relevant de la commune de Bouira. Sur les coups de 17h, l'administration a pris la décision de suspendre le vote dans quatre communes de la daïra de M'Chedallah où des centres de vote ont été saccagés, à savoir Saharidj, M'Chedallah, Ath Mansour et Ahnif. Le scrutin arrêté à 17h dans quatre communes Nous avons appris de sources sûres que cette décision a été prise pour éviter que les autres centres ne soient saccagés. Il a été même procédé à l'opération de dépouillement au niveau du siège de l'APC de M'Chedallah où toutes les urnes ont été emmenées. De leur côté, certains partis politiques, notamment le RCD et le FFS, disent ne pas comprendre pourquoi il a été décidé d'arrêter le scrutin avant l'heure réglementaire. Par ailleurs, dans les autres communes où le scrutin n'a pas été empêché, des témoins ont parlé de situation très tendue, notamment à Ain Bessem, où un ex-député du FLN dont la sœur figurait sur la liste d'un autre parti politique a été chassé par le chef de daïra des bureaux de vote alors qu'ils tentait d'influencer les électeurs afin de voter pour sa candidate. En ce qui concerne la participation de la population à ces législatives, l'on constate un faible engouement dans plusieurs municipalités. À 16h, le taux de participation de toute la wilaya était de 15,76%, avec un nombre de votants de 81 084, sur les 514 594 inscrits sur le fichier électoral de la wilaya. En revanche, l'exception a concerné les communes du sud de la wilaya, notamment celles relevant des daïras de Sour El Ghozlane et Bordj Okhris. Plusieurs communes de ces deux daïras ont dépassé le seuil des 25 % vers 16h hier, à l'image de Hadjra Zerga, 37,16%, Taguedit, 30,46%, Mesdour, 28,23%. Il faut noter qu'il a été décidé de prolonger jusqu'à 20 h, la fermeture des bureaux de vote dans 24 communes de la wilaya.