Plusieurs centres de vote ont été saccagés au niveau de différentes communes de la wilaya de Bouira. À El-Asnam, à 8h30, des jeunes de cette localité ont allumé des pneus sur la RN5 en signe de rejet des élections dont ils jugent les résultats connus d'avance. En quelques minutes, un renfort policier arrive sur les lieux et sécurise le bureau du centre d'El-Asnam. Aucune confrontation n'a été enregistrée. À Ahnif, par contre, déjà la veille, une banderole géante a été hissée au niveau de la RN5 dénonçant la tenue des élections. Dès l'ouverture des bureaux, les opposants aux élections se sont dirigés vers le centre et ont tenté de saccager les urnes. Les sages de la localité ont ramené à la raison les protestataires en laissant libre choix aux citoyens. D'ailleurs, le taux de participation a été de 24,23%, ce qui démontre le rejet populaire. Au niveau de la commune de M'chedallah, 4 centres sur les six que compte la commune ont été saccagés. À Raffour, les jeunes ont barricadé la RN5 par des pneus brûlés avant de saccager les urnes. Durant toute la journée de jeudi, le centre de vote est resté fermé. Pour les autres centres, les urnes ont été remplacées suite à un impressionnant renfort sécuritaire dépêché sur les lieux qui a réussi à reprendre en main la situation. Les trois autres centres ont été rouverts aux électeurs tout en gardant en place le dispositif sécuritaire jusqu'à la fermeture des urnes à 20 heures. Malgré tous les moyens sécuritaires mis en place, les citoyens se sont abstenus, en témoigne le taux de participation de 16% enregistré au niveau de cette commune. À Chorfa, la situation est identique. Des barricades, des pneus en feu et des urnes saccagés au niveau de trois centres de vote ont été le décor de cette localité. Le renfort sécuritaire ne s'est pas fait attendre. À Aghbalou, le vote n'a carrément pas eu lieu. Les urnes ont été saccagées au niveau de deux grands centres. Dans cette région montagneuse, aucune tentative de remise en place des urnes n'a été tentée. À Saharidj, outre les urnes saccagées, l'ambulance appartenant à la municipalité a été endommagée. Haïzer, à 10 km à l'est de la ville de Bouira, a connu le même scénario. Les jeunes ont allumé des pneus. À 13h30, une marche a été improvisée par les opposants au scrutin. Ils ont sillonné les artères de la ville en scandant des slogans hostiles au pouvoir, à savoir “Pouvoir assassin” et “Ulac lvot ulac”. La police n'a pas tardé à venir en force et les jeunes se sont dispersés sans affrontement. Du côté officiel, le wali a reconnu que certaines régions ont connu “des tentatives d'empêchement des citoyens d'accomplir leur devoir. Ces personnes sont identifiées. Des mesures ont été prises pour la réouverture de sept centres sur les dix saccagés”. A. DEBBACHE