Alors que le nombre de ses députés dans la nouvelle APN a diminué de 44 sièges comparativement au mandat écoulé, le Front de libération nationale (FLN), sous Ould Abbès, refuse d'admettre son échec et parle d'une «large victoire». Réuni dimanche, le bureau politique de l'ex-parti unique s'est félicité du résultat obtenu lors des élections législatives du 4 mai. Pour le FLN, le choix est celui de la continuité et de la stabilité. Tout en remerciant l'ensemble des militants et des sympathisants pour «les efforts qu'ils ont fournis pour défendre le choix de la stabilité, de la continuité et de la sécurité de l'Algérie», le BP du parti estime que cela a garanti «une large victoire à ses listes, à travers tout le territoire national». Ce qu'il considère, donc, comme victoire «est celle de l'Algérie, de sa stabilité et de sa continuité sur la voie du développement et progrès», écrit le BP dans un communiqué sanctionnant sa réunion. Une lecture qui se trouve loin de ce que l'ensemble des observateurs de la scène politique qualifient de chute libre, sinon de régression du parti, comparativement à son rival traditionnel, le Rassemblement national démocratique (RND). Ce dernier a, en effet, gagné 29 sièges dans la nouvelle Assemblée nationale alors que le FLN en a perdu 44. Un bilan négatif inscrit au registre de l'actuel secrétaire général du parti, Djamel Ould Abbès, et dont l'avenir à la tête du parti reste incertain, surtout que les contestataires comptent bien exploiter cette «semi-défaite» pour réclamer son départ. Dans un entretien accordé à nos confrères de TSA, l'ancien président de l'APN, Abdelaziz Ziari n'y a pas été par trente-six chemins. «Les cadres et les responsables du FLN doivent se concerter pour voir quelle leçon il faut tirer de ces élections et les décisions qu'il faut prendre à l'avenir», a-t-il déclaré, dans ce qui ressemble à un appel à la fronde contre l'actuelle direction du parti, particulièrement la personne d'Ould Abbès. C'est dire que l'état-major de l'ex-parti unique a beau crier victoire, les chiffres sont là pour dire le contraire. De 208 sièges, le FLN se retrouve avec seulement 164 et avec des soupçons de fraude en sa faveur. Bien qu'il reste la première force politique au sein du Parlement, il se trouve fragilisé à deux années de l'élection présidentielle prévue en 2019. D'où les interrogations sur l'accession fulgurante du RND en ce moment et sur le rôle que devrait jouer son patron, Ahmed Ouyahia, dans la prochaine étape. Malgré tout, le FLN défend son statut de première force politique et entend bien jouer ce rôle. «Le bureau politique s'attend à un rôle leader pour le FLN, à travers une participation active et efficace aux cotés du président de la République durant la prochaine étape», précise le parti qui réitère «sa disponibilité et sa détermination à concrétiser le programme» d'Abdelaziz Bouteflika. Par ailleurs et à propos du déroulement du scrutin, le FLN a exprimé sa «satisfaction quant au climat général du déroulement de l'opération électorale sur l'ensemble du territoire national». Alors que l'abstention a battu tous les records avec plus de 60% d'Algériens ayant boycotté les urnes, le parti d'Ould Abbès parle, paradoxalement, de «mobilisation» des citoyens. Enfin, le FLN n'a pas omis de faire les louanges de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (Hiise) qui, a-t-il soutenu, «a veillé sur la transparence du scrutin, avec la reconnaissance même des observateurs étrangers».