Loin des discours officiels sur le nouveau modèle économique et se souciant peu de l'intérêt que pourraient représenter les salons et expositions pour l'économie nationale, la Safex ainsi que plusieurs autres établissements servant pour les rendez-vous d'affaires vont fermer leurs portes pour une durée trop longue cette année. Ramadhan, puis l'été.., l'heure sera au repos. La reprise est annoncée pour la prochaine rentrée sociale. En effet, dans un contexte de crise économique où les appels à attirer des investissements pour se débarrasser de la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures sont devenus le leitmotiv des officiels, les espaces censés accueillir des manifestations devant aboutir à la conclusion de projets concrets seront en stand-by pendant plus de trois mois successifs. De fin mai à début septembre, le programme officiel des manifestations de la Société algérienne des foires et exportations, publié sur son site internet, ne prévoit aucun événement. Mais avant cette échéance, notamment tout au long du mois en cours, un total de cinq manifestations, dont la 50e Foire internationale d'Alger (FIA) ont été programmées. Ce schéma n'est pas propre à l'année 2017. L'année dernière, la Safex et bien d'autres institutions économiques avaient fait en sorte de «tout liquider» avant Ramadhan. Selon des indiscrétions, les Russes qui sont les invités d'honneur pour l'édition de la FIA en cours, seraient venus avec un nombre réduit de participants, étant donné que cet événement coïncide avec la fête de la victoire de la Grande guerre patriotique (1941-1945), célébrant le 9 mai de chaque année la capitulation nazie. Aussi, des partenaires étrangers intervenant dans plusieurs secteurs économiques ont souhaité que des salons spécialisés et des foires commerciales soient organisés au mois de juin. Ils auraient reçu un niet catégorique de la part des organisateurs algériens, prétextant que ce mois sera consacré au jeûne. Donc, point d'activités économiques. Au lieu d'étendre les expositions en élaborant un programme sur toute l'année, les responsables de la Safex, en collaboration avec les organisateurs des événements nationaux et internationaux, qui consultent à leur tour, les exposants préfèrent tout évacuer entre février et mai, pour ne reprendre les activités que vers la mi-septembre. Une telle programmation fait qu'il se trouve que trois, voire quatre salons se déroulent dans la même période, la preuve qu'on a hâte de tout bâcler avant Ramadhan et la période estivale, quitte à sacrifier des centaines de contrats et de joint-ventures entre compagnies nationales et avec des groupes internationaux qui pourraient découler de rencontres B to B. Si le programme de la Safex a été pris à titre d'illustration, puisqu'il constitue le lieu de rendez-vous économiques et commerciaux le plus en vue, d'autres secteurs tels que l'Education nationale ou la Santé ne font pas exception à la règle. Les examens du baccalauréat et autres épreuves des différents cycles qui ont été avancés pour ne pas avoir à les passer au mois de Ramadhan témoignent de «l'ingéniosité» des responsables du département de Mme Benghebrit, en complicité avec les parents d'élèves, pour trouver des «solutions» afin de «se débarrasser» de ces «encombrants» tests en pleine période de jeûne et de chaleur. Plus grave encore, sous prétexte de grandes chaleurs et de risques d'infection, il est hors de question de se faire opérer en été. Des patients qui se sont retrouvés, de surcroît, dans les services des urgences, se sont plaints de ne pas être pris en charge pour cause de «manque d'effectifs».