Les interdictions de conférences et de rencontres littéraires se multiplient. Les épisodes malencontreux ayant défrayé la chronique le mois passé suite à l'empêchement des cafés littéraires autour du livre de l'écrivain Kamel Daoud, «Mes indépendances» et par la suite, l'interdiction d'une conférence du romancier Karim Akkouche sur son livre, «La religion de ma mère», voilà que l'écrivaine Hiba Tayda vient de faire les frais d'une interdiction, sans raison apparente, mais qui remet certainement sur la table la question de la liberté d'expression en Algérie. Prévue pour aujourd'hui au centre culturel de Bouzeguene, la conférence de cette jeune romancière autour de son livre «Un slow avec le destin» a été interdite par les autorités locales, indique l'association culturelle Tiewinine, organisatrice du café littéraire. «Nous, membres de l'association culturelle Tiewinine de Bouzeguene, dénonçons avec force les agissements vils et méprisants du chef de daïra de Bouzeguene envers la culture et les hommes de culture. C'est l'interdiction de trop. En effet, le chef de daïra de Bouzeguene vient encore de briller de mille feux avec l'interdiction de la rencontre littéraire que devait animer la romancière Hiba Tayba autour de son livre «Un slow avec le destin», prévue ce samedi 13 mai 2017 à 14h00, au centre culturel Ferrat-Ramdane de Bouzeguene», écrivent les organisateurs de cette rencontre sur la page Facebook de la même association. Pour faire part de leur mécontentement mais aussi de leur inquiétude sur la vie culturelle et intellectuelle dans cette région, les rédacteurs du communiqué appellent à la solidarité des artistes et des animateurs d'associations culturelles. «Nous appelons l'ensemble des citoyens à venir en force pour un rassemblement devant le centre culturel Ferhat-Ramdane de Bouzeguene le samedi 13 mai 2017 à 13h30 afin que ces pratiques tyranniques et autoritaires cessent. Ils veulent un désert culturel et veulent assassiner la culture à Bouzeguene. Nous comptons sur les forces vives et progressistes (associations, artistes, simples citoyens, écrivains, éditeurs, fonctionnaires, commerçants …) pour se joindre à nous afin que la culture triomphe», lit-on encore dans le même document.