Les deux plus gros producteurs de pétrole au monde, la Russie et l'Arabie saoudite, sont parvenus hier à un consensus qui consiste à reconduire de neuf mois l'accord de réduction de production de l'or noir. Une annonce qui n'a pas tardé a entraîné un bond du prix du baril sur les marchés, lequel a été porté hier à plus de 52 barils, une hausse de près de 1,50 dollar. Cet accord est en fait intervenu après une rencontre à Pékin entre le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak et son homologue saoudien Khaled Al-Faleh, et ce, avant une rencontre le 25 mai des Etats membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). «Les deux ministres sont tombés d'accord sur la nécessité, afin de parvenir au but souhaité d'une stabilisation du marché, d'une prolongation des accords (de réduction de la production) pour neuf mois, jusqu'au 31 mars 2018», ont indiqué les deux ministres dans un communiqué commun. Cette mesure doit permettre de «réduire les stocks de pétrole à leur niveau moyen des cinq dernières années et de souligner la détermination des producteurs à assurer la stabilité, la prévisibilité et le développement durable du marché», selon la même source. Moscou et Ryad consulteront les autres pays producteurs de pétrole avant le 25 mai afin de «parvenir à un consensus complet» sur une prolongation pour neuf mois de l'accord de réduction de la production, poursuit le communiqué. En novembre, les pays membres de l'Opep sont convenus de réduire leur production de 1,2 million de barils par jour (mbj) jusque fin juin en vue de soutenir les cours. Cette mesure a été partiellement suivie par des producteurs non membres du cartel, la Russie en tête. Le président russe Vladimir Poutine s'est pour sa part dit, lors d'une conférence de presse à Pékin, «optimiste» concernant une éventuelle prolongation de l'accord, saluant l'intérêt de Ryad à instaurer «des prix du pétrole stables et équitables». «Je me suis entretenu récemment (...) en privé avec les dirigeants de nos principales sociétés pétrolières et avec le ministre de l'Energie. Nous avons abordé cette question, et nous soutenons cette proposition», a-t-il déclaré. L'accord de novembre a été suivi d'un fort rebond des prix, bienvenu pour les grands pays exportateurs comme la Russie et l'Arabie saoudite dont les économies ont été lourdement affectées par l'effondrement des prix. Pour ce qui est de l'Algérie, chef de file de l'initiative de l'Opep de geler la production, son ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa s'est rendu il y a moins d'une semaine à Baghdad où il a rencontré son homologue irakien, Jabbar al-aluaibi. Les deux parties s'étaient exprimées en faveur d'un prolongement de «l'accord Opep et non Opep lors de la prochaine conférence ministérielle prévue le 25 mai à Vienne». Dans un communiqué rendu public par le ministère algérien, il a été mentionné que «les deux ministres soutiennent également le maintien et le renforcement du cadre de coopération Opep et non Opep en 2018». Ainsi, «MM. Boutarfa et al-aluaibi ont rappelé enfin le respect des engagements des deux pays à réduire leurs niveaux de production en application de l'accord Opep et non Opep de décembre dernier».