Des dizaines d'habitants du village Beni Arab dans les hauteurs de Thénia, à l'est de Boumerdès, ont observé, hier, un sit-in devant le siège de l'APC pour réclamer l'amélioration de leurs conditions de vie. Les manifestants ont dénoncé les coupures incessantes de l'eau potable qui touchent depuis plusieurs semaines leurs foyers. «Cela fait quinze jours que l'eau n'a pas coulé dans nos robinets», affirme Ahmed, un chef de famille. Et d'ajouter : «Dans certains cas, ces coupures peuvent s'étaler jusqu'à un mois et plus, mais nous craignons avec l'arrivée de Ramadhan, la demande sur ce liquide devient très importante». Sur la colline qui domine la mer, l'eau est gérée par les services de l'APC et non pas par l'Algérienne des eaux. De même, les sources d'eau de la région sont contaminées par la multiplication des ordures provenant des poulaillers et autres décharges sauvages. Certains, pour s'approvisionner en eau, doivent débourser près de 1 500 DA pour acheter une citerne d'eau, et d'autres, notamment ceux qui ont des véhicules, se déplacent dans d'autres localités limitrophes pour chercher ce liquide vital à la vie. La route menant au village est totalement délabrée, ce qui a poussé les transporteurs à changer de métier. De ce fait, le village se trouve dans un isolement total. Pourtant, la route qui le traverse mène vers la plage de Sghirat, un endroit très convoité en été par les estivants. La salle de soins du village est fermée depuis trois décennies. Pour une simple consultation, les villageois doivent rallier les établissements hospitaliers de la ville. Outre cela, les manifestants réclament le raccordement du village au réseau du gaz de ville et la restitution des bus de transport scolaire destinés pour les élèves des CEM et du lycée. Les protestataires ont accroché des banderoles demandant l'intervention du wali pour résoudre leurs problèmes. «Nous n'avons pas besoin du P/APC pour qu'il nous reçoive ; nos problèmes ne datent pas d'aujourd'hui», fulminent certains manifestants.