Les cours du pétrole ont enregistré hier une nette baisse, réagissant au retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat. Les craintes sur une hausse de la production américaine ont pesé sur le marché pétrolier. Vers 13h05 GMT, le prix du baril de «light sweet crude» (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, référence américaine du brut, perdait 1,04 dollar à 47,32 dollars sur le contrat pour livraison en juillet au New York Mercantile Exchange (Nymex). À la mi-journée, le brent s'échangeait aussi à 49,16 dollars le baril, en recul de 1,47 dollars, par rapport à la clôture jeudi soir à 50,63 dollars. «Maintenant que le Président américain a annoncé que les Etats-Unis allaient se retirer de l'accord de Paris sur le climat, on s'attend à ce que les Etats-Unis augmentent leur production encore plus rapidement», ont commenté les experts de Commerzbank dans une note. Après avoir longtemps entretenu le suspense, Donald Trump a annoncé jeudi la sortie des Etats-Unis de l'accord sur le climat. «En mettant les problématiques environnementales en veilleuse, les Etats-Unis soutiennent leur industrie des énergies fossiles, ce qui pourrait doper les extractions déjà florissantes de pétrole de schiste», ont détaillé les analystes de PVM. Cette perspective plombait encore un marché ayant perdu près de 8% en à peine plus d'une semaine, depuis l'annonce d'une prolongation des quotas de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) le 25 mai qui a déçu des investisseurs espérant des mesures supplémentaires. «La production américaine continue d'augmenter et cela va à l'encontre des efforts de l'OPEP», a commenté Bill Baruch de iiTrader. Les extractions américaines ont atteint 9,342 millions de barils par jour (mbj) fin mai, selon les chiffres du département américain de l'Energie (DoE), ce qui représente une hausse de 6,5% depuis le début de l'année, et anéantit une partie de la réduction de la production de l'OPEP et de ses alliés censée faire remonter les cours. Le marché, pessimiste, faisait fi des bonnes nouvelles comme la baisse annoncée jeudi des stocks de pétrole aux Etats-Unis et d'une demande d'essence qui repart. «Il est certain que le marché du pétrole se resserre», ont écrit les analystes de Commerzbank avant d'ajouter : «Le marché ne semble, cependant, pas vouloir le voir pour l'instant».