Le ministre des finances, Karim Djoudi, est revenu sur la décision prise par le gouvernement en matière d'investissement direct étranger en annonçant la signature d'un pacte entre les différents partenaires étrangers et nationaux, qui définira les prérogatives des uns et des autres. «Ce qui est important pour l'investisseur est de savoir qui sera le manager et quelle sera sa part et sa position en matière de choix de politique d'investissement dans l'entreprise. Tout cela sera défini dans le pacte d'actionnaires comme tout autre pacte qui régit la relation entre les actionnaires» a expliqué Karim Djoudi lors de son intervention hier matin sur les ondes de la Chaîne III. Le premier argentier du pays précise, dans ce contexte, que les mesures arrêtées par les autorités publiques traduisent leur volonté de s'inscrire dans la globalisation des échanges en assurant un partenariat viable avec des partenaires qui doivent être relativement solides. La mesure de partenariat à 51% avec un investisseur national qui peut être assurée, selon lui, par deux ou trois partenaires locaux, vise à «asseoir le développement de l'économie et permet le transfert des compétences et du savoir-faire en vue de mettre en place une base économique et industrielle structurelle et permanente». Karim Djoudi précise que cette mesure entre dans le cadre d'un ensemble de mesures cohérentes visant à orienter les investisseurs étrangers vers la génération de devises et de produits qui viennent en substitution à nos importations et génèrent des revenus extérieurs dans la mesure où l'enjeu actuel de l'Algérie est de substituer la rente basée sur des revenus pétroliers. Revenant sur la crise financière internationale à l'origine d'une déprime de l'économie mondiale, le ministre évoque les autres avantages accordés aux investisseurs étrangers. «Nous donnons la possibilité d'un financement domestique dans un contexte marqué par l'épuisement des sources de financement dans leur pays». Le fonds national d'investissement est, selon M. Djoudi, déjà fonctionnel. Installé depuis le début de l'année, cet organisme a pour mission de donner une réponse aux projets d'investissement à long terme. Il vient en complément aux autres dispositifs bancaires et obligataires, examine des projets dans différents secteurs comme l'hôtellerie, le tourisme, le dessalement d'eau de mer et la mécanique. Il intervient sous différentes formes en octroyant des prêts directs dans le cadre d'un cofinancement, d'une prise de participation, et même de garantie. Le ministre annonce de nouvelles mesures intégrées dans la prochaine loi de finance. Changement de statut pour la Badr «Nous consacrons une nouvelle dénomination pour la Badr qui sera nommée Badr de formation et de l'investissement. L'autre mesure consiste à augmenter le capital du fonds national d'investissement pour lui permettre d'asseoir sa politique d'investissement et d'accompagnement à l'action de l'Etat» a expliqué le ministre. Il revient sur les missions du conseil national d'investissement qui a repris sa vocation principale, à savoir l'orientation de la politique d'investissement. «Ce conseil a été créé pour définir et exécuter la politique d'investissement. Les agences qui activaient dans ce domaine ne font qu'exécuter ses décisions. Il n'a fait que reprendre ses prérogatives en matière d'orientation de la politique». En ce qui concerne la loi de finances complémentaire, qui a fait l'objet d'un examen mardi dernier par le conseil du gouvernement, le ministre précise que ces dispositions favorisent l'investissement national en incluant des avantages pour les secteurs publics ou privés. Cette loi, ajoute le ministre, est élaborée sur la base de trois éléments fondamentaux. «Il s'agit d'intensifier la lutte contre toute forme d'évasion fiscale, de fraude et de contrefaçon. Les mesures qui seront prises seront consacrées à la réduction de la fraude fiscale avec comme finalité la relance de l'emploi et la création de richesses sur le marché national. Il y aura aussi d'autres mesures pour la régulation du commerce extérieur et de l'investissement sur le marché national» a-t-il souligné. Abordant le problème de l'endettement des entreprises publiques, M. Djoudi rappelle l'existence d'un dispositif d'assainissement de ces entités qui prend comme référence la viabilité de l'entreprise. «Si ces entreprises ont un marché, ce dispositif traitera la question du patrimoine avec la possibilité de leur octroyer un fonds pour leur donner des capacités de fonctionnement» a-t-il ajouté. Il précisera que le conseil des participations de l'Etat traite ces dossiers sous l'angle de la mise financière et technologique.