Premier test, première défaite pour la Première ministre britannique, Theresa May, qui a perdu la majorité parlementaire lors des élections législatives anticipées de jeudi. Ce n'est que grâce au soutien du parti nord-irlandais unioniste démocrate (PUD) qu'elle a pu compléter les 8 sièges manquant à sa majorité parlementaire. Du coup, Theresa May a annoncé hier la formation d'un nouveau gouvernement. Appelée à démissionner par l'opposition après avoir perdu sa majorité parlementaire, Mme May a assuré que les conservateurs qui ont obtenu le plus grand nombre de sièges «assureront la stabilité» du pays. Les conservateurs ont décroché 318 sièges, le PUD 10. Le nombre total des sièges de la chambre des communes est de 650. Une majorité de 326 sièges est indispensable à la formation du gouvernement. Theresa May a convoqué des législatives anticipées dans l'espoir d'avoir une plus large majorité afin de négocier, à l'aise, la sortie britannique de l'Union européenne (UE). Elle détenait 330 sièges dans l'ancienne chambre des communes, soit une majorité de 17 sièges, elle en a perdu 12. Theresa May, qui a remplacé David Cameron après le référendum sur l'Union européenne en 2016, espérait obtenir une majorité renforcée pour négocier le Brexit avec les 27. Un pari raté, le parti perdant sa majorité absolue au Parlement au profit des travaillistes qui gagnent trente sièges. Les Tories de Theresa May obtiennent 318 sièges à la Chambre des communes, contre 261 pour le Labour, le siège de Kensington étant toujours indéterminé. Outre le Brexit et l'immigration, les thèmes de la santé, de la protection sociale et de la sécurité se sont imposés dans le débat, alors que le pays a été victime de trois attaques terroristes en moins de trois mois. La presse britannique rappelle à propos de ces élections qui interviennent dans une conjoncture particulière, que le parti conservateur a déjà été soutenu par un parti irlandais pour avoir une majorité parlementaire. En 1996, l'ancien Premier ministre John Major avait été soutenu par les députés de l'Ulster Unionist Party pour former son gouvernement. En 2010, le prédécesseur de Theresa May, David Cameron, avait fait de même avec les libéraux démocrates. Exit Brexit Par ailleurs, la Première ministre a annoncé que les négociations avec l'UE sur le Brexit commenceront dans dix jours, comme prévu. Le nouveau gouvernement «mènera à bien le Brexit», a-t-elle dit. La Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a estimé que Theresa May doit «abandonner son projet de Brexit dur après son échec aux élections législatives», ajoutant que Mme May «a perdu toute autorité et toute crédibilité». Le chef du parti pour l'indépendance du Royaume-Uni, l'Ukip, Paul Nuttall, a par contre annoncé sa démission. Son parti se trouvant à la tête des partisans du Brexit dur n'a obtenu aucun siège. Le leader du Labour Party, Jeremy Corbyn, le «grand vainqueur» des législatives, comme relevé par toute la presse à Londres, a estimé que Theresa May devrait «laisser la place à un gouvernement vraiment représentatif». Le nouveau Parlement devra siéger le 13 juin. La cérémonie d'ouverture est prévue le 19 juin, au cours de laquelle la reine Elisabeth prononcera un discours.