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G-B/ Après un cinglant désaveu aux législatives de jeudi : Theresa May tente de reprendre la main
Publié dans Info Soir le 10 - 06 - 2017

Tentative - Confrontée à des appels à la démission, Mme May a annoncé hier la formation d'un nouveau gouvernement qui «mènera à bien le Brexit», malgré le revers de son parti aux élections législatives de jeudi.
Avec 318 députés, le Parti conservateur est arrivé en tête du scrutin, mais a perdu douze sièges, tandis que l'opposition travailliste dispose de 262 députés (+30), selon les résultats définitifs publiés vendredi après la défaite des conservateurs dans leur bastion de Kensington, ultime affront porté à Theresa May.
Les commentateurs s'accordent à dire que Mme May a subi un grave revers, et certains prédisent même qu'elle pourrait être renversée par des détracteurs au sein de son propre parti.
"May se bat pour rester Première ministre", titre le quotidien Daily Telegraph, pro-Brexit. "Les Tories s'en prennent à Theresa", selon le Daily Mail, pourtant soutien inconditionnel de la Première ministre. Pour le quotidien conservateur Times, Mme May "regarde vers l'abysse". "Elle est cuite", assure pour sa part le tabloïd The Sun.
Les ministres des Finances Philip Hammond, des Affaires étrangères Boris Johnson, celui en charge du Brexit, David Davis ainsi que la ministre de l'Intérieur Amber Rudd et son collègue de la Défense Michael Fallon ont été reconduits dans leurs fonctions. Theresa May a ainsi conservé sa garde rapprochée. Hier, elle s'était rendue au palais de Buckingham pour obtenir le feu vert de la reine Elizabeth II. "Ce gouvernement guidera notre pays dans les discussions cruciales sur le Brexit qui commenceront dans dix jours et répondra au souhait des Britanniques en menant à bien la sortie de l'Union européenne", a-t-elle assuré.
A la tête d'un gouvernement minoritaire, Mme May dépend désormais du petit parti unioniste nord-irlandais DUP et ses 10 sièges pour atteindre la majorité absolue, alors qu'elle avait convoqué ces législatives anticipées afin d'avoir une majorité renforcée pour négocier la sortie de l'Union européenne avec les 27 à partir du 19 juin. Jeremy Corbyn, le chef du Labour, largement réélu dans sa circonscription d'Islington, a réclamé la démission de Theresa May. Il a appelé à "un Brexit qui protège les emplois", assurant que le processus de sortie de l'Union européenne "devait se poursuivre" et que son parti était "prêt à mener les négociations au nom du pays".
La Première ministre a reçu un appel du président français Emmanuel Macron, qui l'a félicitée, et l'a invitée "à une visite en France à la première opportunité". Elle a également reçu un appel de félicitations du président américain Donald Trump.
Le commissaire européen français Pierre Moscovici a jugé que Mme May avait "perdu son pari", son homologue allemand, Günther Oettinger, considérant pour sa part que Londres était désormais un partenaire "faible" pour négocier la sortie de l'UE. Le négociateur en chef de l'UE sur le Brexit, Michel Barnier, a assuré que Bruxelles attendrait que le Royaume-Uni soit "prêt" avant d'entamer les négociations. "Unissons nos efforts pour conclure un accord", a-t-il tweeté.
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a lui aussi appelé à "faire le maximum pour éviter" une absence d'accord, tandis que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a mis en garde contre tout "retard supplémentaire" dans les négociations, affirmant que la Commission était prête.
Elle a joué avec le feu
l Theresa May avait axé sa campagne électorale sur sa personnalité "solide et stable" pour convaincre les Britanniques de la reconduire au poste de Première ministre: elle a perdu son pari et ressort plus fragilisée que jamais des législatives. Son parti conservateur a perdu la majorité absolue, signant l'échec de sa stratégie. Elle avait convoqué des législatives anticipées pour renforcer sa main avant les négociations du Brexit prévues mi-juin. Elle en sort décrédibilisée, pressée de démissionner, et devra compter sur le soutien du petit parti unioniste d'Irlande du nord DUP pour gouverner. Deuxième femme à accéder au poste de Premier ministre après Margaret Thatcher, cette fille de pasteur de 60 ans s'est donné pour tâche de négocier un Brexit "dur" avec Bruxelles -- alors qu'elle avait jusque là soutenu sans grand enthousiasme le maintien dans l'UE prôné par Cameron -- avec notamment une reprise du contrôle des frontières pour limiter l'immigration. En avril, des sondages flatteurs avaient convaincu cette ancienne ministre de l'Intérieur, peu habituée à battre l'estrade, de déclencher des élections anticipées. Or les dernières semaines ont révélé des failles: peu à l'aise dans l'exercice, elle a évité le contact avec les gens, s'en tenant au texte préparé à l'avance de ses discours sans improviser, ou plaisanter, ou même dialoguer avec son public, laissant une image de froideur un peu mécanique. Se sont ajoutés deux revirements majeurs: d'abord la convocation d'élections anticipées contrairement à de précédentes assurances, puis une volte-face sur le financement des programmes sociaux.
«Elle est cuite»
n Si Theresa May s'accroche, les commentateurs s'accordent à dire que sa position reste éminemment précaire. «May se bat pour rester Première ministre", titre le quotidien Daily Telegraph, pro-Brexit. "Elle est cuite", assure le Sun qui pense que la Première ministre ne pourra tenir au mieux que quelques mois à son poste. Les dissensions au sein du Parti conservateur, déchiré entre les "Brexiteers" purs et durs et une frange plus europhile et inquiète des conséquences de la sortie de l'UE, risquent effectivement de rendre la situation de Mme May rapidement intenable. Selon la députée conservatrice Heidi Allen, la Première ministre ne reste pour l'instant en place qu'à cause du début imminent des négociations sur le Brexit. « Mais je ne la vois pas durer plus de six mois», pronostique-t-elle.
«Véritable vengeance»
L'onde de choc des législatives a également touché l'Ecosse, où les indépendantistes du SNP essuient de lourdes pertes, n'ayant plus que 35 députés contre 56 avant le scrutin. Deux figures phare des indépendantistes, Alex Salmond et Angus Robertson, ont perdu leurs sièges, un échec qui met un frein à leurs velléités d'indépendance. La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a appelé Theresa May à "abandonner" son projet de Brexit "dur" après son échec aux élections. Seul parti résolument europhile, les Libéraux-Démocrates, qui ont désormais 12 sièges (quatre de plus) ont prévenu dès jeudi soir qu'il n'y aurait "pas de coalition". Evoquant Theresa May, Tim Farron, le chef des Lib Dem, a jugé que "si elle avait une once d'amour propre, elle démissionnerait". "Je suis tellement contente, c'est une véritable vengeance pour nous", s'est réjouie Sarah Holmes, 26 ans, fêtant le bon résultat du Labour dans un bar de Londres.Pour Angus en revanche, c'est "un bazar complet".
Cet électeur de 43 ans qui vote habituellement pour le Labour a choisi pour la première fois de voter conservateur parce qu'il "y a un besoin de stabilité à cause du Brexit".
A dix jours du début du Brexit
Contexte n Soumise à de fortes turbulences, la Première ministre britannique doit compléter ce samedi la formation d'un gouvernement conservateur minoritaire fortement fragilisé, à dix jours du début prévu des négociations du Brexit.
L'économie risque d'en souffrir
l La croissance britannique qui ralentit déjà pourrait souffrir des incertitudes générées par l'issue des élections, et les milieux d'affaires appellent déjà le prochain gouvernement à tout faire pour soutenir les entreprises avant le Brexit. L'activité du pays a bien tenu le coup depuis la décision des Britanniques de quitter l'UE lors du référendum du 23 juin dernier, avec une progression de 1,8% du produit intérieur brut en 2016, mais le maintien de ce rythme dynamique, déjà improbable, a pris un coup supplémentaire avec l'élection d'un Parlement sans majorité absolue. Le patronat appelle depuis un moment déjà les autorités à donner des gages de certitude de nature à encourager l'investissement, et le résultat électoral ne l'a pas vraiment rassuré. "Nous vivons un moment grave pour l'économie britannique", a mis solennellement en garde la patronne des patrons, Carolyn Fairbairn. "La priorité pour les politiciens doit être de remettre de l'ordre dans leur maison et de former un gouvernement qui fonctionne, de rassurer les marchés et de protéger notre économie qui a tenu le choc" jusqu'à présent, a souligné la directrice générale du CBI, la principale organisation patronale. Elle a pressé les autorités "de montrer au monde que le Royaume-Uni reste un endroit sûr pour faire des affaires", après une année 2016 au cours de laquelle le pays a été la destination numéro un des investissements directs étrangers en Europe.
La cheffe du gouvernement continuait à faire face à des appels à la démission, deux jours après avoir perdu sa majorité au Parlement.
Mme May avait convoqué ces élections anticipées pour étendre sa domination à la Chambre des Communes. Mais plutôt que de gagner du terrain, les Tories ont perdu douze sièges pour se retrouver avec 318 députés, à huit longueurs des 326 réclamés pour avoir la majorité.
Cet échec cinglant, qui constitue un désaveu personnel pour Mme May, a conduit l'opposition travailliste mais aussi plusieurs députés conservateurs à lui demander de partir.
Arguant d'un besoin de "stabilité" face à l'urgence du Brexit, la Première ministre a écarté ce scénario en déclarant vendredi qu'elle allait former un nouveau gouvernement qui "mènera à bien la sortie de l'Union européenne". Mme May a confirmé dans la foulée les poids lourds de son gouvernement, Philip Hammond (Finances), Boris Johnson (Affaires étrangères), David Davis (Brexit), Amber Rudd (Intérieur) et Michael Fallon (Défense). Elle doit compléter son gouvernement samedi.
Il faudra notamment remplacer neuf membres de l'exécutif, surtout des secrétaires d'Etat, battus jeudi.
Parallèlement, les Tories commencent aussi les discussions avec le parti unioniste nord-irlandais du DUP dont ils ont désormais cruellement besoin. Avec dix sièges, ce parti régionaliste ultra-conservateur, dirigé par Arlene Foster, permettrait à Theresa May d'avoir le soutien nécessaire pour gouverner tant bien que mal.
Le nouveau Parlement siégera une première fois mardi, avant la cérémonie d'ouverture solennelle le lundi 19 juin, c'est-à-dire le jour prévu pour lancer les négociations sur le Brexit. La dépendance vis-à-vis du DUP pose également son lot de questions, dont celle de la neutralité du gouvernement britannique en Irlande du nord, une région toujours soumise à de fortes tensions, trente ans après la fin des "Troubles".
Le conservatisme social du DUP, opposé au mariage gay et à l'avortement, fait lever des sourcils à Londres mais aussi en Ecosse où la cheffe des conservateurs Ruth Davidson a d'ores et déjà émis ses conditions. Si certains analystes pensent que Theresa May pourrait modérer son ton après ce scrutin en forme de désaveu, la Première ministre n'a donné pour l'instant aucun signe qu'elle allait infléchir sa position.
Le DUP milite lui aussi pour la sortie du marché unique. Mais le parti unioniste "préfère éviter le scénario du +pas d'accord vaut mieux qu'un mauvais accord+", explique Stephen Booth, politologue du cercle de réflexion Open Europe. Le parti unioniste sera particulièrement attentif sur la question de la frontière entre Irlande du nord et du sud, également une priorité pour Bruxelles.
La livre dégringole
La livre sterling dégringolait hier, au contraire des marchés boursiers européens qui ont terminé en hausse, après l'échec subi aux élections par les conservateurs de Theresa May.
La monnaie britannique a baissé dès l'annonce des projections à la clôture des bureaux de vote jeudi soir, puis a continué de se déprécier dans la matinée d'hier en Europe, avant de limiter ses pertes. Même si la devise a fini par relever un peu la tête, "les marchés devraient continuer à s'en détourner compte tenu de l'ampleur des incertitudes politiques", expliquenet les analystes. La livre valait 1,2732 dollar vers 16H00 GMT, contre 1,2950 dollar la veille à 21H00 GMT, soit une baisse de plus de 1,5%. L'euro valait pour sa part 87,89 pence - après avoir atteint vers 06H50 GMT 88,59 pence, son niveau le plus fort en sept mois - contre 86,60 pence la veille.
Sur les marchés boursiers, aucun signe de panique, bien au contraire. La Bourse de Londres a terminé en nette hausse de 1,04%. De nombreuses multinationales qui y sont cotées étaient soutenues par la baisse de la livre, qui dope la valeur de leurs revenus à l'étranger, lorsqu'elles en convertissent le montant en monnaie britannique. Les Bourses de Paris et de Francfort n'ont pas été troublées. De son côté, Wall Street évoluait en ordre dispersé.
Le petit parti unioniste irlandais, une planche de salut
Le Parti unioniste démocrate nord-irlandais (DUP), formation loyaliste devenue pragmatique après des années de radicalité anti-catholique, est devenu la planche de salut de la Première ministre britannique Theresa May après son revers aux législatives jeudi.
Le soutien des dix élus DUP lui est en effet indispensable pour offrir une courte majorité aux conservateurs, à quelques jours de l'ouverture des négociations sur le Brexit. La formation a confirmé vouloir apporter à Mme May le soutien parlementaire dont elle a besoin pour continuer à gouverner.
Mais sans perdre de vue les intérêts de l'Irlande du Nord alors que se profile la sortie de l'UE. "Nous engagerons des discussions avec les conservateurs pour voir comment il est possible d'offrir la stabilité à notre nation en ce moment de grands défis", a assuré vendredi Arlene Foster, la dirigeante du DUP. "Le DUP cherchera toujours le meilleur pour l'Irlande de Nord et son peuple, tout en voulant le meilleur pour tout le monde au Royaume-Uni", a-t-elle ajouté, soulignant que le maintien de l'unité du Royaume, chahutée par la perspective du Brexit, restait son "principal objectif". Un point de vue martelé alors que le Sinn Féin, la formation historique des nationalistes catholiques, farouchement opposée à la perspective du retour de contrôles frontaliers entre le nord et le sud de l'Irlande, a parallèlement conforté sa position en remportant sept sièges.


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