La Première ministre a constitué un nouveau gouvernement, vendredi, au lendemain de la perte de sa majorité absolue, en s'alliant aux unionistes nord-irlandais. Comme si de rien n'était, ignorant les appels à sa démission, la Première ministre britannique, Theresa May, a constitué un nouveau gouvernement, vendredi 9 juin, au lendemain de la perte de sa majorité absolue au Parlement lors de législatives anticipées dont elle avait elle-même pris l'initiative. Se disant garante de la « sécurité » dont le pays a besoin, Mme May prétend mettre l'exécutif en ordre de bataille pour débuter les négociations sur le Brexit, censées commencer le 19 juin. Mais son alliance forcée avec le Parti unioniste démocratique (DUP), formation extrémiste protestante d'Irlande du Nord, seule à même de lui apporter le complément de sièges pour pouvoir disposer d'une majorité et gouverner, risque de faire de la chef de l'exécutif l'otage de ses positions ultra-conservatrices et europhobes et de ses pratiques financières douteuses. Au risque de déstabiliser non seulement la province irlandaise, mais aussi les négociations sur le Brexit. Ne disposant plus que de 318 sièges (contre 330 auparavant) aux Communes, la première ministre n'avait qu'une seule issue : passer un accord avec le DUP, seul parti susceptible de la soutenir. Les dix élus de cette formation nationaliste et très hostile à l'Union européenne (UE), vont lui fournir l'appoint. « Maintenant, au travail» La mine marquée par l'adversité, Mme May n'a pourtant pas fait la moindre allusion à ses déconvenues lorsque, flanquée de façon inhabituelle de son époux, elle a pris la parole devant ses bureaux du 10 Downing Street, à Londres, en début d'après-midi. Elle venait de passer vingt-cinq minutes au palais de Buckingham avec la reine – qui est chef de l'Etat –, dont elle avait sollicité formellement l'autorisation de former un nouveau gouvernement. La Première ministre britannique, Theresa May, a annoncé vendredi la formation d'un nouveau gouvernement avec le soutien du parti nord irlandais unioniste démocrate (PUD) qui lui a permis de compléter les 8 sièges manquant à sa majorité parlementaire. Theresa May annonce la formation d'un nouveau gouvernement Appelée à démissionner par l'opposition après avoir perdu sa majorité parlementaire lors des législatives anticipées de jeudi, Mme May a assuré que les conservateurs qui ont obtenu le plus grand nombre des sièges, "assureront la stabilité" du pays. Les conservateurs ont décroché 318 sièges, le PUD 10. Le nombre total des siège de la chambre des communes est de 650. Une majorité de 326 sièges est indispensable à la formation du gouvernement. Theresa May a convoqué des législatives anticipées dans l'espoir d'avoir une plus large majorité afin de négocier, à l'aise, la sortie britannique de l'Union européenne (UE). Elle détenait 330 sièges dans l'ancienne chambre des communes, soit une majorité de 17 sièges, elle en a perdu12. La presse britannique rappelle que le parti conservateur a déjà été soutenu par un parti irlandais pour avoir une majorité parlementaire. En 1996, l'ancien Premier ministre John Major avait été soutenu par les députés de l'Ulster Unionist Party pour former son gouvernement. En 2010, le prédécesseur de Theresa May, David cameron, a fait de même avec les libéraux démocrates. Par ailleurs, la Première ministre a annoncé que les négociations avec l'UE sur le brexit commenceront dans dix jours, comme prévu. Le nouveau gouvernement "mènera à bien le Brexit", a-t-elle dit. La Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a estimé que Theresa May doit "abandonner son projet de Brexit dur après son échec aux élections législatives", ajoutant que Mme May "a perdu toute autorité et toute crédibilité". Le chef du parti pour l'indépendance du Royaume-Uni, l'Ukip, Paul Nuttall, a par contre, annoncé sa démission. Son parti se trouvant à la tête des partisans du brexit dur, n'a obtenu aucun siège. Le leader du Labour Party, Jeremy Corbyn, le "grand vainqueur" des législatives, comme relevé par toute la presse à Londres, a estimé que Theresa May devrait "laisser la place à un gouvernement vraiment représentatif". Les travaillistes ont décroché 261 sièges, soit, 32 élus supplémentaires. Le nouveau Parlement devra siéger le 13 juin. La cérémonie d'ouverture est prévue le 19 juin, au cours de laquelle la reine Elisabeth prononcera un discours.