Rien ne va plus à la résidence universitaire de jeunes filles de M'Douha de la ville de Tizi Ouzou, qui se trouve, ces dernières années, dans un état de délabrement très avancé. Une situation qui a provoqué l'ire des résidentes qui ont procédé, avant-hier, à la fermeture du bloc administratif. Leur action vise à dénoncer les conditions déplorables auxquelles elles font face, durant cette période des examens de deuxième semestre de leur cursus universitaire qui coïncide avec le mois sacré de Ramadhan. En effet, à l'initiative du comité universitaire de la cité U de M'Douha, les résidentes lancent un véritable cri de détresse devant la dégradation des conditions d'hébergement qu'elles qualifient de catastrophiques. Parmi les lacunes relevées, l'insécurité qui ronge cette résidence en l'absence d'un plan de sécurité adéquat qui aura pour objectif d'assurer un hébergement en toute sérénité à ces jeunes filles. Ainsi, elles accusent les agents de sécurité de faillir à leur mission d'assurer la surveillance des pavillons et de leurs alentours. «Nous avons envoyé une lettre de doléances à la wilaya pour renforcer la sécurité, mais rien à été fait. Pire, nous sommes accusées d'être à l'origine de la délinquance qui règne au niveau de cette cité», regrette une résidente en troisième année de communication. En se référant aux photos enregistrées sur un CD par les protestataire,s dont on détient un exemplaire, il faut avouer que beaucoup d'anomalies existent dans cette résidence. Des images qui donnent froid dans le dos ont été transmises à notre rédaction. On cite : on y voit l'insalubrité des pavillons et des douches, des sanitaires, tous impraticables ; des eaux usées à ciel ouvert au niveau de la cour de la résidence, un véhicule de service défectueux et qui ne répond à aucune norme de sécurité pour l'évacuation des résidentes, des ordures entassées à l'entrée de chaque pavillon, le manque d'hygiène au restaurant et la confection de repas non équilibrés. D'après les résidentes, cette situation perdure depuis le mois de septembre dernier, sans que les responsables de cette cité, à leur tête le directeur des œuvres universitaires (DOU), ne daignent trouver une solution à cette grave situation. «Nous demandons le départ de ce responsable qui a failli à sa mission quant à l'amélioration de nos conditions d'hébergement, et qui continue à verrouiller les portes du dialogue», a insisté une étudiante de première année en sciences politiques. D'après la même résidente, même durant ce mois sacré de Ramadhan, les repas servis au niveau du restaurant universitaire sont de piètre qualité, ce qui fait que les jeunes filles résidentes sont contraintes de prendre des repas froids pour rompre le jeûne. «Où est-passé le budget alloué pour la restauration universitaire ?», s'est-elle interrogée. Pis encore, les résidentes nous ont affirmé qu'une résidente a été piquée par un serpent en raison du non-désherbage des espaces verts de cette cité U. De son côté, Omar Guettal, le DOU, a dégagé toute responsabilité et récuse d'être à l'origine de la dégradation des conditions d'hébergement au niveau de la cité U de M'Douha. «Depuis mon installation à la tête de cette résidence, mon souci est l'amélioration du cadre de vie des résidentes. J'ai trouvé une absence absolue du staff au niveau de différents services de cette cité, que ce soit au niveau de la sécurité, de l'administration, etc.», s'est-il défendu. Pour y remédier, le même responsable a affirmé qu'un plan de sécurité est en préparation en vue de mettre fin à l'insécurité qui ronge cette résidence. «Mon premier objectif est de chasser les extras de cette cité, à l'origine du chaos», a-t-il dit, tout en s'engageant à ouvrir les portes du dialogue avec les résidentes.