En dehors des déclarations officielles qui augurent d'un avenir meilleur, le P-DG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a tenu un autre langage avec les travailleurs de la compagnie. A l'occasion de l'une de ses apparitions publiques, Ould Kaddour a prévenu ses employés en leur expliquant que la situation est aujourd'hui «très complexe, et je ne sais pas de quoi demain sera fait, car il est possible que la situation soit encore plus compliquée dans les jours et semaines à venir à cause de la chute des prix du pétrole», a-t-il dit. Lors d'une visite de terrain dans les installations pétrolières du sud du pays, le P-DG de Sonatrach a expliqué devant ses cadres que le prix du baril continue de chuter. «Nous étions à l'aise lorsque le baril était à 110 dollars. Aujourd'hui, il tourne entre 45 et 47 dollars. Ce qui signifie que nous devons travailler mieux et optimiser nos efforts pour pouvoir gagner plus», explique-t-il sur un ton empreint d'inquiétude. «Tout le pays nous attend», a prévenu Ould Kaddour qui demande à ses employés d'apprendre «à travailler dans la transparence». «Il faut qu'on dise la vérité aux Algériens, qu'elle soit bonne ou mauvaise», conclut enfin le P-DG de Sonatrach. Et pour cause, les cours du pétrole on tant bien que mal réussi à terminer en légère hausse vendredi, parvenant à se reprendre un peu à la fin d'une semaine de chute, au cours de laquelle le baril a perdu 4% de sa valeur. Le prix du baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, a avancé de 27 cents à 43,01 dollars sur le contrat pour livraison en août au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a pris 32 cents, à 45,54 dollars, sur le contrat pour livraison en août à l'Intercontinental Exchange (ICE). Vendredi, «le marché n'a pas fait grand-chose, si ce n'est rester proche de l'équilibre», a décrit Andy Lipow de Lipow Oil Associates. «Je pense qu'il a repris son souffle», a-t-il ajouté. «Après la semaine que l'on a connue, le marché essaye de trouver un plancher», a continué Phil Flynn de Price Futures. Le brut a en effet beaucoup baissé en première partie de semaine, dernière étape en date d'un plongeon de 16% des cours à New York entamé il y a près d'un mois. «Le marché reste sous la pression de stocks mondiaux qui n'ont pas autant reculé qu'espéré avec la réduction (des extractions) de l'OPEP et d'autres producteurs», a développé Andy Lipow.