Une semaine pratiquement après l'Aïd El Fitr, les commerçants de la capitale ne semblent pas près de lever le rideau de leurs magasins. La plupart des commerces sont restés résolument fermés, même au-delà des deux jours de permanence. Pour la Direction du commerce de la wilaya d'Alger, un suivi dépassant les 99% de la permanence, durant la fête de l'Aïd El Fitr, a été enregistré à Alger. Un constat que ne partagent pas les associations de protection des consommateurs. Elles affirment, en effet, qu'une majorité écrasante des commerçants n'ont pas repris leurs activités durant la semaine d'après-Aïd el Fitr. Ces activités ont même été «abandonnées» durant et après l'Aïd, selon les associations, qui soulignent que cette situation était prévisible et attendue. «Sur les 4 660 commerçants réquisitionnés à Alger pour permettre aux citoyens un approvisionnement régulier en produits alimentaires de large consommation, 4 635 ont respecté le programme des permanences, soit un taux de suivi de 99,46%, contre 25 commerçants contrevenants», a indiqué hier le représentant de la Direction du commerce de la wilaya d'Alger, M. Dahar Layachi. «Des mesures coercitives seront prises à l'encontre des commerçants contrevenants, dont notamment la fermeture de leurs locaux pour une durée d'un mois et une amende allant de 100.000 à 300.000 DA. En cas de non-paiement de l'amende dans les délais, le dossier des concernés sera présenté aux juridictions territorialement compétentes», a ajouté le même responsable. Contacté hier par nos soins, Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection des consommateurs, a estimé que la permanence ne devait être assurée que durant l'Aïd El Fitr. Mais pour ce qui est de la fermeture des magasins après les deux jours de fête, «c'est un dépassement flagrant que la majorité des commerçants ont commis», ajoute-t-il. Selon notre interlocuteur, cette situation était prévisible vu le comportement de «négligence et d'irresponsabilité», déjà observé chez les commerçants algériens. «La capitale a été malheureusement paralysée. Notre association a reçu plusieurs appels émanant des citoyens, dénonçant le manque de divers produits essentiels», a encore indiqué M. Zebdi. Pour lui, même ceux qui ont été désignés pour assurer la permanence durant les deux jours de l'Aïd, n'étaient pas tous au rendez vous. «En plus de la permanence des deux jours de l'Aïd, qui n'a pas été totalement assurée, surtout par les boulangers, l'ensemble des commerçants prolongent encore leur congé. C'est inadmissible !», a-t-il ajouté. La solution, selon M. Zebdi, réside dans l'application ferme de la loi. En ce sens, il souligne que «l'activité libérale ne justifie en aucun cas l'abandon total par les commerçants de leurs obligations. Il faudra prendre d'autres mesures dans l'application de la loi vis-à-vis des commerçants qui ferment leurs magasins sans justifications. Même en dehors des périodes des fêtes». De son côté, Maâmar Bouchekif, président de l'Association algérienne pour la promotion et la protection du consommateur, a jugé inacceptable le non-respect des permanences et la reprise des activités commerciales durant la fête et après la fête de l'Aïd el Fitr. «Nous ne sommes pas du tout contents des dépassements de l'ensemble des commerçants durant la fête de l'Aïd.». Et d'ajouter : «Si vous posiez la question à un simple citoyen, il vous répondrait aussitôt que pour acheter un pain, durant toute la semaine, il faudra faire le tour de la ville pour en trouver enfin, mais chez l'épicier, mais malheureusement pas chez le boulanger». Pour le moment les commerçants jouent les prolongations, en attendant...les pénalités