L'ONU qui a depuis le déclenchement de la crise diplomatique opposant le Qatar à l'Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats arabes unis et le Bahreïn, appelé au dialogue, a, pour la première fois, désavoué la monarchie pétrolière. Tandis que l'ultimatum fixé par l'Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats arabes unis et le Bahreïn au Qatar pour l'application de treize conditions arrive à expiration, l'ONU a désavoué la monarchie pétrolière pour la revendication de la fermeture de la télévision Al Jazeera. Dans le cadre de l'ultimatum posé par l'Arabie saoudite, le Qatar est tenu de fermer sa télévision d'information continue Al Jazeera. Se prononçant sur cette exigence, l'ONU a jugé qu'elle portait atteinte à la souveraineté du petit émirat. L'Arabie saoudite ne relâche pas la pression sur le Qatar, toujours sous le coup d'un blocus depuis début juin 2017. Riyad, l'Egypte, les Emirats Arabes et le Bahreïn ont même exigé que le petit émirat ferme sa télévision d'information mondiale Al Jazeera. Saisie de la question, l'ONU a fait savoir hier qu'une telle demande était inacceptable. «Que vous la regardiez ou non, que vous l'aimiez ou non, que vous soyez en accord ou pas avec sa ligne éditoriale, les versions arabe et anglaise d'Al Jazeera sont légitimes et sont suivies par des millions de téléspectateurs», a fait valoir Rupert Colville, porte-parole de l'organisation mondiale. Dans le cadre du blocus imposé au Qatar par ses voisins, l'Arabie saoudite et le Bahreïn avaient interdit le 11 juin dernier la chaîne qatarie dans tous leurs établissements hôteliers ainsi que dans les sites touristiques. Les bureaux d'Al Jazeera à Ryad avaient été fermés dès le début de la crise diplomatique. 12 jours après, le 23 juin, l'Arabie saoudite et ses alliés posaient un ultimatum assorti d'une liste d'exigences, dont la fermeture d'Al Jazeera, comme préalable à la reprise de la coopération diplomatique et à la fin du blocus économique mis en place début juin. L'Arabie saoudite, pourtant loin d'être au-dessus de tout soupçon, accuse le Qatar de financer le terrorisme. Certes, la télévision Al Jazeera est coupable de nombreux dépassements, dont celui du sondage réalisé en 2007 pour savoir si l'opinion publique est favorable aux attentats terroristes en Algérie, mais l'Arabie saoudite est également impliquée dans le soutien aux criminels du Front El Nosra dans le but d'obtenir le départ du président El Assad. La télévision Al Jazeera a encouragé les terroristes en notant que la plupart des personnes interrogées étaient favorables aux attentats criminels en Algérie, mais l'Arabie saoudite, tout aussi coupable, est connue de l'opinion publique mondiale pour le soutien apporté aux terroristes. L'Arabie saoudite reconnaît publiquement qu'elle arme des radicaux lancés contre le gouvernement légal de Damas et dirige une coalition arabe accusée de crimes de guerre contre le peuple du Yémen. L'ONU a accusé la coalition d'avoir tué des milliers de civils, en majorité des femmes et des enfants, dans des frappes aériennes contre le peuple du Yémen. Nombre de pays ont recommandé l'annulation de la vente d'armes à l'Arabie saoudite. Washington a, pourtant, conclu des contrats d'armes pour 460 milliards de dollars avec l'Arabie saoudite, évitant de dénoncer les crimes de guerre perpétrés par la coalition arabe au Yémen. La monarchie pétrolière tente d'obtenir la caution de Washington pour les crimes perpétrés au Yémen.