Les prix du pétrole poursuivaient hier en cours d'échanges européens leur mouvement de hausse capitalisant sur la publication cette semaine d'une baisse de la production américaine. Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 47,61 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 19 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude pour la même échéance prenait 35 cents à 45,28 dollars. Les cours du pétrole restaient proches de leurs plus hauts depuis mi-juin après n'avoir eu de cesse de progresser depuis six jours. Ils ont profité en particulier de l'annonce mercredi d'une production américaine en baisse. Le département américain de l'Energie a en effet indiqué que l'extraction de brut avait reculé de 100.000 barils par jour au cours de la semaine dernière. «La production américaine a subi son plus fort recul hebdomadaire depuis juillet 2016», apaisant un peu les inquiétudes sur une offre en hausse en provenance des Etats-Unis, remarque Stephen Brennock, analyste chez PVM. Le marché pétrolier profitait par ailleurs de la faiblesse actuelle du dollar face aux autres devises, alors que les spéculations vont bon train sur un possible resserrement monétaire au Royaume-Uni ou en zone euro. La baisse du billet vert rend moins onéreux et donc plus attractifs les achats de brut, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises. En outre, «les récentes nouvelles négatives pour les prix sont tombées dans l'oreille d'un sourd», comme des chiffres évoquant cette semaine un rebond de la production en Libye qui s'approche d'un million de barils par jour. Pour autant, nombre d'analystes appellent à la prudence, doutant que les prix du pétrole soient sortis de leur déprime, liée aux craintes persistantes d'une surabondance de l'offre. La tendance de fond «reste encore massivement orientée à la baisse en raison des craintes d'un excès d'offre», souligne Lukman Otunuga, analyste chez FXTM. «Le pétrole reste vraiment sous pression en raison de la hausse des réserves mondiales et donc toute appréciation des prix doit être considérée comme un rebond technique», explique-t-il. Le marché s'inquiète toujours d'une offre trop élevée de brut, malgré les efforts en cours des pays de l'OPEP et de ses partenaires pour réduire la production et donc permettre aux prix de se reprendre.