Le nombre de malades et attardés mentaux ne cesse d'augmenter ces dernières années à travers toute la wilaya de Tizi Ouzou. La prise en charge sur tous les plans, humain et matériel, demande de considérables moyens pour soulager cette frange de la société qui souffre en silence. L'implication du mouvement associatif est plus qu'indispensable pour conjuguer les efforts avec les services étatiques concernés qui, de leur côté, n'ont pas lésiné sur les moyens pour venir en aide à ces personnes par une prise en charge efficace et permanente, vu la complexité du dossier et la difficulté de la mission. C'est dans cette optique que l'ambitieuse association des parents et amis des malades mentaux s'est investie en essayant d'apporter une précieuse contribution. En effet, un projet d'envergure est en phase d'être lancé. Il s'agit de la construction d'un centre psychothérapeutique dans la commune de Tizi Rached, à l'est de Tizi Ouzou. A cet effet, une âme charitable a offert une parcelle de terre de 5 ha pour ériger cet édifice au village Aït Oumalou. Une initiative humanitaire plus que salutaire. Les membres de l'association, qui se veulent pragmatiques, n'ont pas perdu un instant pour réaliser leur cher projet le plus vite possible. La semaine passée seulement, à la maison de la culture de Tizi Ouzou, les membres de l'association et le propriétaire du terrain, en présence d'un expert en la matière, ont signé une convention. Les membres de l'association semblent plus que jamais déterminés à en finir avec les préparatifs administratifs pour entamer les travaux sur le terrain. A la question de savoir qui financera cet énorme projet, un des membres actifs de l'association dira que son association compte en premier lieu sur les âmes charitables, ensuite sur l'apport et l'aide d'ONG internationales qui activent dans le cadre humanitaire, comme ils comptent aussi solliciter les ministères de la Solidarité nationale et de la Santé. Un tel projet n'est que le bienvenu en ce moment où de nombreux malades mentaux errent dans les rues, en particulier au chef-lieu. En effet, rejetés par leurs familles ou tout simplement abandonnés à leur triste sort, ils se retrouvent jetés en pâture à tous les aléas d'une vie qu'ils n'ont pas vécue. Faute d'une réelle prise en charge, à cause de l'inexistence de centres spécialisés à même d'accueillir cette catégorie de personnes, c'est tous les maux qui rongent la société qui se trouvent ainsi étalés sur la place publique. D'aucuns estiment aujourd'hui qu'il est grand temps que l'Etat, à travers ses différentes structures et services, intervienne pour trouver des solutions urgentes à ce phénomène que tout le monde voit, mais aussi que tout le monde ignore.