L'industrie mondiale du pétrole et du gaz se rassemble à partir d'aujourd'hui jusqu'à jeudi à Istanbul pour le 22e Congrès mondial du pétrole. L'ambiance est bien différente aujourd'hui des précédentes éditions, avec des prix du brut qui se maintiennent difficilement sous les 50 dollars le baril, mettant sous pression les compagnies pétrolières et la plupart des pays producteurs très dépendants de la manne des hydrocarbures. Le congrès intervient dans une conjoncture difficile. L'accord scellé fin 2016 par l'Opep et d'autres pays producteurs, comme la Russie, pour réduire leur production d'or noir, n'a pas eu l'effet souhaité. Lors de ce congrès, l'Opep va essayer de défendre son accord et l'Agence internationale de l'énergie (AIE) restera sur cette perspective, selon laquelle il pourrait y avoir une pénurie d'offre dans un avenir proche du fait de la baisse des investissements des compagnies pétrolières. Après une cérémonie d'accueil dans la soirée, au cours de laquelle un prix sera remis au secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, ex-patron de la major ExxonMobil, le Congrès verra défiler pendant quatre jours tout le gotha mondial du pétrole et du gaz, comme le PDG de la compagnie saoudienne Saudi Aramco, Amin H. Nasser, ou ceux des majors Total (Patrick Pouyanné), Shell (Bee van Beurden) ou BP (Bob Dudlay). Le ministre de l'Energie russe Alexandre Novak, et son homologue du Qatar Mohammed Saleh Al-Sada feront partie de la délégation d'officiels venus de pays producteurs d'hydrocarbures. Les débats vont notamment se focaliser sur l'impact pour le secteur de l'accord international sur le climat, les efforts de compétitivité dans un contexte de prix bas ou encore les relations entre pays de l'Opep et ceux n'appartenant pas à l'organisation. Mais la crise diplomatique entre le Qatar et ses voisins arabes, qui l'accusent de soutenir le terrorisme et l'ont mis sous pression économique, devrait également être dans les esprits, alors que ce pays, déjà premier exportateur mondiale de gaz naturel liquéfié (GNL), a annoncé vouloir augmenter de 30% sa production de gaz.