La Bourse d'Alger et Jil FCE ont signé, jeudi, une convention de partenariat. L'objectif de cet accord est d'encourager l'entrée en bourse d'entreprises créées par des jeunes, notamment les start-up. La convention en question a été signée dans la salle des conférences au siège de la wilaya d'Alger par le directeur général de la Bourse d'Alger Yazid Benmouhoub, et le président de Jil FCE, Mohamed Skander, en présence du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, en marge d'une rencontre nationale dédiée au financement des start-up. Pour encourager l'introduction en bourse des petites et moyennes entreprises, les services de la Bourse d'Alger se disent prêts à en assurer les conditions et les moyens nécessaires. A travers la convention, la Bourse d'Alger peut réduire de moitié les coûts générés par l'opération d'entrée au marché boursier au profit des jeunes entreprises. Elle est disposée également à les aider pour trouver les financements adéquats pour financer leur croissance. A ce propos, Yazid Benmouhoub espère que ce rapprochement avec les jeunes entrepreneurs permettra de redynamiser le marché de la PME, ouvert en 2012, mais qui n'a pas été alimenté en raison notamment de la disponibilité des liquidités bancaires. Cependant, la situation financière difficile actuellement au niveau des banques peut profiter à la Bourse d'Alger. «Nous sommes persuadés que les conditions financières du pays font que la bourse va jouer à l'avenir un rôle plus important dans le financement des entreprises. Nous mettons à la disposition des jeunes entreprises les compétences, les connaissances nécessaires et les outils afin d'aller vers le marché financier. Nous sommes prêts pour les former et leur donner l'ensemble des informations, les accompagner par la création d'ateliers en fonction de leurs besoins», a-t-il expliqué en marge des travaux de cette rencontre. Et d'ajouter que l'objectif est «de sélectionner des entreprises qui remplissent les conditions pour les introduire en bourse». Selon le DG de la Bourse, il existe plusieurs avantages pour les PME voulant solliciter le marché financier. Outre les multiples avantages fiscaux accordés exceptionnellement en Algérie, les entreprises intéressées par ce marché ne sont pas tenues de présenter de garanties et d'hypothèques. La principale exigence pour les jeunes entreprises reste la transparence des finances (deux bilans certifiés y compris pour celles qui sont déficitaires assorties de certaines conditions). Les PME peuvent ouvrir 10% de leur capital et doivent s'engager avec un promoteur en bourse agréé pour 5 ans. Le DG de la Bourse d'Alger est convaincu que ce partenariat va porter ses fruits, car il y a aujourd'hui une très forte pression sur le secteur bancaire. Chiffres à l'appui, il a annoncé qu'en 2016, les banques de la place disposaient de 821 milliards DA de liquidités, alors qu'en 2014, le montant était de 2731 milliards DA. Ceci a donné lieu, selon lui, au renchérissement des coûts des crédits bancaires et un risque de faillite des entreprises moins structurées. Pour Benmouhoub, le financement via la Bourse reste une alternative moins contraignante. Saisissant cette occasion, il a annoncé l'entrée prochaine en bourse d'une nouvelle PME, à savoir AOM Investi, entreprise spécialisée dans l'étude, l'exploitation et développement dans le secteur du tourisme. Objectif : 5 PME à introduire Intervenant lors cette journée d'information, le président de Jil FCE, Mohamed Skander, ne cache pas son optimisme quant à l'évolution du marché financier avec la perspective, selon lui, de l'introduction au minimum de 5 nouvelles PME algériennes ayant exprimé un fort besoin de financement. Les entreprises en question sont investies dans des secteurs porteurs, à savoir l'aquaculture, le montage d'équipements agricoles, le recyclage, l'industrie de transformation du plastique et les services numériques. L'association Jil FCE compte plus de 3000 petites et moyennes entreprises, dont certaines ont le potentiel pour aller sur une place boursière. Mohamed Skander estime d'ailleurs que les PME peuvent venir dynamiser le marché boursier, à condition qu'il y ait un accompagnement et un soutien des autorités financières du pays. «Si on arrive à introduire 5 entreprises en une année, je pense qu'on pourra aller vite dans ce domaine», a-t-il souhaité.