nouvelle opération de rapatriement de migrants subsahariens. C'est le ministère des affaires étrangères qui a confirmé cette mesure, qui intervient quelques jours après les déclarations de Abdelkader Messahel, annonçant des «mesures urgentes» pour faire face au flux important de migrants clandestins, derrière lequel se cachent des «réseaux organisés». Messahel est allé plus loin en parlant de «menace pour la sécurité nationale». Comme chaque fois, ce ne sera, bien entendu, pas un aller sans retour, mais une énième tentative de passer la frontière. En dépit de l'«accompagnement» par l'Etat algérien de ces opérations de reconduction à la frontière de milliers de «clandos» en finançant leurs projets, ces derniers ne comptent pas lâcher prise : leur objectif étant de joindre à tout prix la rive nord de la méditerranée, ces migrants usent de tous les moyens - même les plus illicites - pour atteindre leur objectif. Les récentes déclarations - d'ailleurs objet d'une longue polémique - d'Ahmed Ouyahia comportent une grande part de vérité, sachant que les migrants subsahariens jouissent de soutiens de réseaux maffieux pour effectuer leur longue traversée…du désert. Relayé par les ministres des affaires étrangères et de l'Intérieur, M. Ouyahia, en parlant de «maladies» et autres trafic de stupéfiants, n'avait pas d'arrière-pensée réductrice, mais s'est plutôt voulu réaliste. D'ailleurs, les dernières échauffourées ayant opposé des migrants aux services de sécurité à El Harrach et Oran dénotent de la gravité de la situation, qui risque à tout moment de prendre de court les autorités. Connus pour leur sens de l'hospitalité, les algériens craignent que la situation ne déborde et ne prenne des proportions incontrôlables. Les subsahariens sont les bienvenus, pour peu que cela se fasse conformément à la loi. Les groupements dits «africa towns» de migrants qui poussent tels des champignons à travers les principales villes du pays révèlent un certain laisser-aller de la part des pouvoirs publics, qui non seulement n'arrivent pas à freiner l'afflux de migrants, mais surtout ne disposent pas de moyens pour les prendre en charge. L'action du croissant-Rouge algérien et du ministère de la solidarité nationale en faveur des migrants s'avère insuffisante, eu égard à leur nombre en augmentation exponentielle. Il est donc temps de mettre un terme au laxisme ambiant affiché à l'égard de l'afflux sans cesse croissant de migrants subsahariens. L'Algérie, qui ne doit pas céder aux rapports de certaines ONG, doit affirmer sa souveraineté, tout en restant une terre d'accueil…pour tous ceux qui respectent ses lois.