La crise diplomatique opposant le Qatar à l'Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats arabes unis et le Bahreïn, dure toujours, sans perspective de dénouement immédiat. Les tentatives de réconciliation menées par le Koweït ont échoué. Le président turc Erdogan a mené une tournée dans les pays du Golfe dans le même but, mais n'a pas réussi. Washington a été l'auteur d'une initiative qui n'a pas été acceptée par l'ensemble des pays confrontés à la crise. L'Arabie saoudite opterait maintenant pour l'Irak. Interviewé par la chaîne de télévision Al-Jazeera, un responsable du ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié de «positive» la volonté des Saoudiens que l'Irak joue un rôle de médiateur entre l'Iran et l'Arabie saoudite. «Le fait que l'Arabie saoudite ait demandé à l'Irak de servir de médiateur dans le conflit irano-saoudien est une mesure positive, mais nous n'avons pas encore reçu de signes concrets montrant que les Saoudiens souhaitaient normaliser leurs relations avec l'Iran», a annoncé un responsable du ministère iranien des Affaires étrangères. Il a souligné que la République islamique d'Iran était favorable à toute sorte de médiation aboutissant au renforcement de la stabilité et de la sécurité dans la région. Quant au Yémen, le responsable iranien a souhaité que l'Arabie saoudite mette fin à ses attaques contre le Yémen et qu'elle accepte finalement les réalités de cette guerre. Le ministre irakien de l'Intérieur Qasim al-Araji a noté, dimanche 13 août, lors d'un entretien à Téhéran que les Saoudiens avaient demandé à Bagdad de faire la médiation entre l'Iran et l'Arabie saoudite. Le 5 juin, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha, l'accusant d'avoir des liens avec des organisations extrémistes et de se rapprocher de l'Iran. Ces pays ont également imposé des sanctions à l'émirat qui a rejeté toutes les accusations, affirmant que ses adversaires cherchaient à mettre sa politique étrangère sous tutelle. Alors que la crise du Golfe est entrée dans sa onzième semaine, le ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani, a indiqué que les relations régionales avaient été brutalement transformées par la tourmente. Le Qatar fait partie, comme l'Arabie, les Emirats et Bahreïn du Conseil de coopération du Golfe, une organisation régionale créée en 1981 et qui comprend également le Koweït et Oman. «Le Qatar a été l'un des fondateurs de l'organisation CCG et nous considérons encore qu'elle a une grande importance pour nous tous dans la région», a noté le ministre lors d'une rencontre avec des journalistes francophones à Doha.