Le Syndicat national des sages-femmes algériennes menace d'entamer une grève générale si le ministère de la Santé ne donne pas suite à ses revendications, dont la libération immédiate des personnes arrêtées suite au drame de Djelfa. Après plusieurs rassemblements organisés, à travers le pays, le syndicat des sages-femmes monte au créneau et fait part de sa solidarité avec les collègues emprisonnés, suite à l'affaire de la parturiente décédée récemment avec son bébé à Djelfa. En effet, Ces jours-ci, des sit-in sont improvisés au niveau de nombreuses infrastructures hospitalières des quatre coins du pays. Des actions du même genre sont prévues dans les prochains jours, notamment à Ben Aknoun, où une bonne partie du personnel médical menace de démissionner. Et ce, en guise de soutien à leurs collègues, qui, d'après eux, sont «injustement mis en détention». Dans un communiqué transmis, hier, à notre rédaction, le syndicat accuse le ministère de la Santé d'avoir fuit ses responsabilités en tant que tutelle dans cette affaire et a rappelé, à l'occasion, plusieurs revendications. Le syndicat exige en premier lieu la libération immédiate des sages-femmes inculpées dans cette affaire alors que l'enquête n'est pas achevée. Il demande aussi que le ministère de la Santé revienne sur sa décision «de se porter partie civile» dans l'affaire. Le syndicat demande, enfin, de revaloriser le métier de sage-femme et lui redonner toute l'importance qu'il mérite. Toutes ces revendications ont été transmises au ministère de la Santé rappelle-t-on. Dans le cas où le département de Mokhtar Hasbellaoui ne répond pas à ses demandes, le syndicat menace de recourir à d'autres formes de lutte pour élucider cette affaire. En effet, dans le même communiqué le syndicat va plus loin dans ses menaces promettant que ces mouvements de protestations vont se durcir et se déclineront sous forme d'une grève générale, dans tous le pays. Afin de mettre au clair les circonstances dans lesquelles est morte la jeune maman, une enquête a été enclenchée et est toujours en cours. Cinq personnes présumées impliquées dans cette affaire ont été arrêtées dont trois sages-femmes travaillant dans les trois hôpitaux (Djelfa, Hassi bahbah et Ain Ouessara). Elles sont accusées de manquement à leur devoir car elles n'auraient pas pris en charge la parturiente en question. Le personnel mis en cause est poursuivi pour négligence et refus de porter assistance à une personne en danger. Quelques jours après, cette décision est contestée par le personnel médical de l'hôpital de Aïn Ouessara où l'une des sages-femmes travaille, rejetant l'entière responsabilité sur la très mauvaise gestion de cet établissement médical en particulier et de ceux du reste du pays en général. Des affaires similaires à celle de la maman de Djelfa sont légion.