Pour une famille de cinq membres, un salaire de 60 000 DA est nécessaire. Telle est la proposition préconisée par le vice-président de la Fédération de protection des consommateurs, Hacene Menouar, qui estime qu'avec la hausse des prix dans tous les domaines, ce salaire permettrait aux familles de vivre décemment, et ce, avec une certaine sagesse dans la gestion du budget. En ce qui concerne la hausse des prix des moutons de l'Aïd, Menouar y voit une responsabilité partagée entre toutes les parties. Aussi bien l'Etat qui n'a pas réussi à organiser le marché du bétail, puisque l'élevage de bétail continue à être géré d'une façon archaïque. De leur côté, les éleveurs n'ont ni les moyens, ni la culture pour un investissement à long terme. «Ils fuient l'investissement dans des cheptels plus importants, comptant des milliers de têtes, de crainte d'avoir de grosses pertes à cause des maladies, ou de la rareté des fourrages. Alors que nous pouvons produire localement de l'aliment pour bétail», explique-t-il. Par ailleurs, le vice-président de la Fédération de protection des consommateurs, impute également une part de responsabilité aux consommateurs. Indiquant que l'une des raisons qui font que le nombre de moutons sera insuffisant durant cette fête, d'où sa cherté, revient, entre autres, à la consommation de la viande ovine durant toute l'année et de façon régulière. Il précise que nous consommons plus de viande ovine que de viande bovine ou de poisson, durant l'année. Et ce, en plus des fêtes de mariage et autres occasions. En comparaison avec les pays voisins, Hacene Menouar fait ressortir qu'au Maroc le prix d'un mouton ne dépasse pas l'équivalent de 25 000 DA, et cela revient à une consommation responsable, qui compte durant l'année d'autres viandes disponibles, tels le poisson, la viande de chameau, les volailles et la viande bovine.