Après le Parlement et l'Armée, c'est le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à travers le plan d'action de son gouvernement adopté mercredi par le Conseil des ministres, qui répond aux acteurs politiques qui remettent en cause la légitimité des institutions et demandent l'application de l'article 102 de la constitution. «L'Algérie dispose d'institutions politiques démocratiques stables et légitimées, de la base au sommet de l'Etat, par le peuple souverain, grâce au recours aux urnes toutes les cinq années», a affirmé Le Premier ministre dans sa feuille de route qui sera soumise aux députés dans les prochains jours. Avec une telle précision, Ouyahia écarte toute éventualité d'une élection présidentielle anticipée, dans un chapitre relatif à la «préservation de la stabilité politique du pays». Cela étant affirmé, le Premier ministre soulignera que le Gouvernement demeurera disponible pour le dialogue avec les partis politiques, mais uniquement «autour des questions concernant les citoyens». Cela avant de mettre en garde contre toute tentative d'atteinte à l'unité nationale. En effet, le plan d'action du gouvernement affiche la volonté de l'Exécutif de «ne ménager aucun effort pour renforcer cette unité nationale par diverses approches complémentaires». En plus de confortation de la place des composantes de l'identité nationale, il s'agira pour le Gouvernement de conforter le rejet par la société, de tout projet dont l'objectif serait l'atteinte à l'unité du pays. Ici, ce sont notamment les mouvements séparatistes en Kabylie, dans le M'zab et dans les Aurés qui sont ciblés. «Au delà des droits et des libertés garantis par la Loi Fondamentale à chaque citoyen, la préservation de l'intégrité du territoire national et de l'unité du peuple, constitue également un devoir constitutionnel pour chacun. Le Gouvernement œuvrera notamment, à la préservation de l'unité du pays, par la sensibilisation citoyenne qu'il encouragera, y compris auprès de la classe politique et de la société civile», lit-on dans le document du gouvernement. Dans un autre chapitre relatif à la consolidation de la stabilité social, le plan d'action soutient que «les difficultés financières imposées à notre pays par la chute sévère des prix des hydrocarbures sur le marché mondial, interpellent notre société à se mobiliser à l'effet de poursuivre son processus de développement économique et social». Ouyahia qui a dénoncé déjà le populisme et la démagogie, à l'époque des gouvernements Sellal et Tebboune, qui rassuraient à tout bout de champ, sur la situation économique du pays, semble avoir opté pour la franchise. Il prépare l'opinion à des lendemains incertains, en évoquant, pour la première fois et à vive voix, les risques que la crise financière fait peser sur le pays en l'absence de solutions nouvelles. Tentant ainsi de secouer le cocotier, il interpelle les partenaires économiques et sociaux, mais aussi les citoyens. «A cette fin, le Gouvernement cultivera un dialogue soutenu avec ses partenaires économiques et sociaux, dans l'esprit du Pacte national économique et social de croissance. Les différentes administrations sectorielles veilleront également à entretenir le dialogue et la concertation avec les représentants agréés de leurs personnels», a-t-il souligné. Dans son plan d'action, le gouvernement s'engage à la promotion des droits de l'homme, le renforcement de la démocratie pluraliste, la poursuite de la réforme de la Justice, la consolidation du droit à l'information et de la liberté de la presse ainsi que la modernisation de la gouvernance dans les domaines territorial, administratif, financier, économique et commercial. Comme il annonce la révision de certaines lois comme celles relatives aux partis politiques et aux associations. Des promesses pour la presse… Au titre de son plan d'action, le Gouvernement s'attèlera à poursuivre la promotion et l'amélioration de la régulation de l'espace médiatique national dans toutes ses composantes ainsi que la satisfaction du droit des citoyens à l'information. Il veillera, affirme-t-il, au développement des médias nationaux dans leurs diverses composantes, dans le respect de l'éthique et de la déontologie professionnelle. Selon le document, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) sera dotée des moyens nécessaires au plein accomplissement de ses missions définies par la loi. «L'Autorité de régulation de la presse écrite (AREP) sera mise sur pied sans délai, et dotée aussi de moyens pour accomplir sa tâche efficacement», ajoute le plan d'action. Au titre de l'aide à la Presse, le Gouvernement annonce qu'il réactivera le Fonds de soutien à la presse écrite, «dans la transparence et dans le cadre d'un cahier des charges de service public».