La crise diplomatique opposant le Qatar à l'Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats Arabes Unis et le Bahreïn, dure et aucune perspective de négociations n'est enregistrée. Pour la première fois depuis le début de la crise, l'émir du Qatar est à l'étranger. Il était en Allemagne puis en France hier, après une escale en Turquie la veille. Tamim ben Hamad al-Thani était en Turquie ce jeudi 14 septembre. Une première étape naturelle pour l'émir du Qatar. Dès le début de la crise du Golfe en juin, Ankara a expédié des tonnes d'aide humanitaire à destination de l'Emirat et accéléré la coopération militaire engageant ces pays. Le lendemain, le chef d'Etat du Qatar était ensuite successivement reçu à Berlin par Angela Merkel puis à Paris par Emmanuel Macron. La tournée de son émir le montre que le Qatar peut coopérer avec d'autres pays malgré les sanctions instaurées par l'Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats Arabes et le Bahreïn. Aucun pays occidental n'a souhaité choisir son camp dans cette dispute sans précédent au sein du Conseil de Coopération du Golfe. Les pays occidentaux tentent d'obtenir la réconciliation engageant les pays du Golfe, dont le Qatar, accusé par l'Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats Arabes et le Bahreïn de soutenir le terrorisme. L'Arabie saoudite reproche surtout à Doha de ne pas joindre le front anti Iran instauré par le président américain. Lors de la rencontre pays musulmans Amérique, le président américain avait instauré un front contre l'Iran, avec les pays arabes. La crise diplomatique du Golfe n'arrange pas les intérêts de Washington puisque depuis l'instauration du blocus contre le Qatar, Doha a relancé la coopération diplomatique avec l'Iran. Les quatre pays arabes qui ont il y a peu imposé un blocus au Qatar viennent d'émettre un nouveau communiqué pour dire que les décisions adoptées contre Doha sont des décisions souveraines et légitimes et qu'elles ne constituent en aucun cas un blocus. Il est dit dans ce communiqué : Les sanctions imposées au Qatar sont justifiées par les dégâts causés par l'attitude irresponsable de Doha consistant à fournir un soutien financier aux terroristes. Le Qatar dément les accusations, note la télévision iranienne. Il y a quelques jours, une tentative de dialogue a été engagée par le Qatar et l'Arabie saoudite, mais a été gelée par la monarchie pétrolière. Hier, Emmanuel Macron a demandé vendredi la levée «le plus rapidement possible» des «mesures d'embargo affectant les populations du Qatar», selon un communiqué de l'Elysée publié à l'issue d'une rencontre entre le président français et l'émir qatari, cheikh Tamim Al-Thani. Depuis plus de trois mois, le Qatar est sous le coup d'un embargo de ses voisins du Golfe, dont l'Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis et Bahreïn qui l'accusent de soutien au terrorisme. Le président français a demandé que les mesures d'embargo affectant les populations du Qatar, en particulier les familles et les étudiants, soient levées le plus rapidement possible, selon le communiqué de l'Elysée. M. Macron et l'émir «ont évoqué la crise en cours entre le Qatar et plusieurs pays du Moyen-Orient. Le président de la République a exprimé sa préoccupation face à des tensions qui menacent la stabilité régionale, entravent la résolution politique des crises et l'efficacité de notre lutte collective contre le terrorisme», précise-t-il. L'Arabie saoudite, les Emirats arabes, Bahreïn et l'Egypte ont rompu le 5 juin leurs relations avec le Qatar et lui ont imposé des sanctions économiques (arrêt des liaisons aériennes, maritimes et terrestres) après l'avoir accusé de soutenir des groupes islamistes radicaux et de se rapprocher de l'Iran. Doha a rejeté ces accusations.