Que se passe-t-il au sein des fédérations sportives ? Une situation jamais vécue depuis des lustres, et elle est liée aux structures fédérales nationales. Après la Fédération algérienne de boxe avec le retrait de confiance au président Mohamed Nehassia par le bureau exécutif, voilà qu'une autre fédération de taekwondo, olympique de surcroît, subit le même sort que celui de la boxe. C'est un cheminement d'une logique qui semble a priori inévitable. Entaché par la Fédération algérienne de karaté qui se voit sanctionnée par l'instance internationale, le sport algérien continue de broyer du noir. Le fameux règlement qui permet aux membres du bureau exécutif de retirer la confiance au président et lequel stipule que 50% et un membre peuvent retirer la confiance au président, semble en être la raison de cette cacophonie, une donne qui ne peut garantir le mandat pour un président. Cela dit, et au train où vont les choses, le risque de voir un président élu chaque année est grand. A 30 mois des prochains Jeux olympiques de Tokyo, c'est une situation qui complique le schéma du plan de charges de nos sportifs, dont la performance nationale n'en a réellement pas besoin. Pour certains acteurs, «l'on s'attendait à cela et ce n'est guère fini. Ce sont les conséquences des dernières élections des fédérations sportives, lesquelles commencent par ramener leur lot d'anfractuosités». Pourtant, les membres de la Fédération de taekwondo, souvent, ont adopté à l'unanimité la mise en conformité de leur instance avec des statuts qui permettent l'avancée de cette pratique dérivée du karaté où le nombre de licenciés dépasse celui des footballeurs. Abdelhak Tiabi : «Je ne comprends plus rien» Pour en savoir davantage sur cette pression exercée par les membres, nous nous sommes rapprochés du président de la Fédération algérienne de taekwondo, Abdelhak Tiabi, lequel semblait être au four et moulin. Pourquoi ce réveil plutôt brusque des membres de son bureau exécutif ? Il nous dit : «Je ne comprends plus rien. Subitement, les membres se sont levés contre moi pour une histoire banale, une décision technique et organisationnelle, laquelle les a mis dans tous leurs états, alors que l'on pouvait facilement éviter de rentrer dans certains détails, lesquels ont provoqué ce conflit». Interrogé sur la position de la tutelle, il rétorque : «Une réunion avec le ministre s'est tenue récemment, et ce dernier veut voir arriver la situation pour prendre une quelconque décision. En revanche, j'ai entendu des vertes et des pas mûres de la part de certains membres. D'autres répliquaient que le président de la fédération ne disait pas bonjour, ou ne nous a pas fait part d'une décision privée, ou encore, habitait Bouira. Des futilités qui ne servent pas la pratique du taekwondo, et c'est mon second mandat. J'ai été plébiscité pour le bien de la discipline, sans jamais avoir un problème. Aujourd'hui, je vois que tout est sombre envers moi». Enfin, à une question sur les raisons qui ont poussé les membres à agir de la sorte, il conclut : «Je ne sais pas pourquoi. En tout cas, c'est seulement la ligue d'Alger et celle de Tizi-Ouzou qui sont à l'origine de cette pression. Ce qui me met dans tous mes états, c'est qu'ils se sont levés subitement et en majorité à vouloir me retirer la confiance, poussés probablement par une pression quelque part. Je ne sais pas… ». Par ailleurs et au lendemain de la suspension de Mohamed Nehassia, ex-président de la FAB, par le MJS, quel sort est-il réservé pour l'actuel président de la Fédération algérienne de taekwondo, Abdelhak Tiabi ? On sera bientôt fixés sur cela.