Le secteur de la santé de la wilaya de Chlef a, depuis le début de l'année, enregistré 18 personnes touchées par la leishmaniose (17 cutanées et 01 viscérale), a-t-on indiqué, jeudi dernier, à la direction locale de la santé et de la population. Ce même chiffre a été enregistré durant toute l'année écoulée sans aucun cas de leishmaniose viscérale, selon le chef de service de la prévention au niveau de la direction de la santé. Ce dernier a fait savoir que la leishmaniose cutanée est plus dangereuse, car même après la guérison, le malade sera marqué par des cicatrices là où il a été atteint. Pour ce qui est de la lutte contre la leishmaniose, le même chef de service a souligné qu'il existe un programme national en deux étapes. La première campagne de lutte a eu lieu du 15 avril au 15 mai de l'année en cours, et la seconde a été lancée le 15 septembre et s'étalera jusqu'au 15 octobre prochain, qui touche toutes les communes de la wilaya, sauf quelques communes qui n'ont pas les moyens de prévention et qui accusent un manque de formation pour les agents chargés de l'opération de pulvérisation de pesticides sur les foyers de prolifération de l'insecte phlébotome responsable de la transmission de la leishmaniose. D'après une spécialiste en dermatologie, les leishmanioses sont des parasitoses du système monocyte-macrophage dont l'agent pathogène est un protozoaire flagellé du genre Leishmania. Il s'agit d'une zoonose, transmise de vertébré à vertébré par un moucheron hématophage, le phlébotome. Les leishmanioses incluent des formes viscérales (LV), des formes cutanées localisées (LCL), cutanées diffuses (LCD) et des formes cutanéomuqueuses (LCM). Cette multiplicité de tableaux cliniques résulte à la fois d'un large éventail d'espèces et de la variation de la réponse immunitaire de l'hôte infecté. La description de la première espèce de Leishmania a été faite par Laveran et Mesnil en 1903 et, depuis, le nombre d'espèces décrites n'a cessé d'augmenter. Les formes cliniques classiques sont cutanées et viscérales. Pour le premier cas, c'est la forme la plus répandue. Elle provoque des lésions ulcératives sur le corps qui apparaissent des semaines ou des mois après l'infection. Elles guérissent habituellement en quelques mois, laissant des cicatrices particulièrement inesthétiques. La maladie peut passer à la chronicité sous la forme d'une leishmaniose viscérale avec atteinte splénique entraînant une anémie et/ou hépatique. La leishmaniose est l'une des causes connues de splénomégalie (augmentation du volume de la rate), qui peut devenir plus grosse même que le foie. Lorsqu'elle est diffuse, la leishmaniose produit des lésions cutanées étendues qui ressemblent à celles de la lèpre et sont particulièrement difficiles à traiter. Le même dermatologue a confirmé que la leishmaniose viscérale est la forme la plus grave de la maladie. Elle est habituellement secondaire à une leishmaniose cutanée mais peut aussi être primitive d'emblée.