Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) a appelé le gouvernement à «réorienter» sa politique de subventions des produits de large consommation dont bénéficient riches et pauvres, vers le «ciblage» des catégories qui sont dans le besoin. Réagissant à l'adoption de plan du gouvernement, par la majorité parlementaire jeudi dernier, Ali Haddad a indiqué sur sa page Facebook qu'il «partage la même vision exprimée par le Premier ministre Ahmed Ouyahia face aux députés. Se félicitant de la décision du maintien de la politique sociale basée sur la subvention, le président du forum a estimé qu'il s'agit d'une politique ‘'juste'' et ‘'louable'', qui «traduit dans les faits et les actes la solidarité nationale». A ce propos, le président du FCE a rappelé qu'en 2015, son organisation dans son «Plaidoyer pour l'émergence de l'économie algérienne» avait relevé que «les pouvoirs publics mènent depuis de longues années déjà une politique de soutien des prix des produits de large consommation et de subvention d'autres produits et secteurs, tels le logement, la santé, l'éducation», a-t-il rappelé. Cependant, Haddad a souligné, tout de même, les carences qu'elle a engendrées au fil du temps. Il a cité notamment «des abus, des déviations, des gaspillages, de l'informel». Le patron des patrons a estimé, à ce propos, qu'il est ‘'urgent'' de revoir cette politique, sans renoncer à son caractère social. «Il est urgent de s'orienter vers une autre politique sans renoncer à la solidarité qui doit être maintenue», a-t-il relevé. Le président du FCE a suggéré par la suite que «cette nouvelle politique ne soutiendra plus les prix des produits, mais les personnes sans revenus, les ménages à revenu faible ou très faible». «Ce sont ces catégories de la population qui seront ciblées. Le soutien doit bénéficier à ceux qui en ont besoin», a-t-il précisé. Le gouvernement a opté, dans son Plan d'action, pour le maintien de la politique de subvention actuelle pour l'année prochaine. Dans la loi de finances 2018, le gouvernement n'envisage pas de renoncer à cette politique, particulièrement pour ce qui est des produits de large consommation subventionnés comme l'huile, le sucre et le lait, a indiqué Ouyahia en réponse aux questions des députés. Par ailleurs, l'introduction du système de la finance islamique a été également saluée par le FCE. «Cette proposition a été mentionnée dans un document que nous avons remis au gouvernement, en juin dernier», a relevé Haddad. L'ouverture du marché de la finance islamique cette année, à deux banques publiques, comme première étape, avant d'élargir ce moyen de financement à quatre autres banques en 2018, pour introduire une palette de services dans le domaine de la finance islamique, a été accueillie avec satisfaction par le FCE. Lors de sa tournée à travers les wilayas du pays, en avril dernier, «de nombreux opérateurs économiques ont réclamé le développement de la finance islamique, devenue indispensable pour créer davantage d'opportunités d'affaires et d'investissements». Sur ce volet, Ouyahia a relevé l'utilité de recourir au système de finance islamique pour permettre la récupération de l'argent de l'informel, estimé à «2700 milliards de dinars». «L'introduction de la finance islamique, comme un mécanisme parmi d'autres, les détenteurs de ces fonds, ou une partie d'entre eux, dont les réticences sont d'ordre idéologique, pourraient les bancariser», a fait savoir Ouyahia. Il a précisé que ce modèle sera bientôt opérationnel à travers deux banques publiques, et avec l'entrée en vigueur de la loi de finances 2018 un «chèque islamique» sera émis.