Des centaines de jeunes promoteurs d'entreprises créées dans les différents dispositifs d'aide à la création d'emplois (Ansej, Cnac, Angem) ont marché hier dans les artères du centre-ville de Tizi Ouzou pour réitérer leur refus catégorique du rééchelonnement décidé par le gouvernement. Ils appellent le Premier ministre et le président de la République à décréter une amnistie générale pour l'effacement de leurs crédits qui sera suivie par la mise en place d'un allègement fiscal et parafiscal propre à la micro-entreprise. Initiée par le Collectif d'appui à la micro-entreprise (CAME) de Tizi Ouzou, la marche qui s'est ébranlée du portail principal du campus universitaire de Hasnaoua aux environs de 10 heures jusqu'à la placette du Musée de la ville (ex-mairie) au centre-ville, a vu la participation de centaines de jeunes promoteurs. Les protestataires ont déployé des banderoles sur lesquelles nous pouvions lire : «Nous refusons le rééchelonnement de la honte» ou bien «On demande l'amnistie générale». Les protestataires dénoncent le climat défavorable dans lequel évoluent leurs entreprises, notamment avec la politique d'austérité qui se répercute négativement sur la pérennité de leurs entreprises. «Nous ne pouvons pas rembourser nos crédits, sachant que les projets sont à l'arrêt. Comment voulez-vous qu'une micro-entreprise pérennise son activité en lui adressant des factures d'impôts au même titre qu'une entreprise de moyenne ou grande taille ?», s'est interrogé le président de la CAME, Yacine Guellal, rencontré sur place. «Nous exigeons l'allègement du régime fiscal». Contrairement aux déclarations faites par les responsables de l'antenne régionale de l'Ansej faisant état que le taux d'échec des PME est de 6,85%, les protestataires ont démenti ces chiffres. «Vu le manque d'accompagnement des entreprises financées dans le cadre de l'Ansej, le taux d'échec est beaucoup plus important», a soutenu Guellal, qui a précisé que le financement anarchique figure parmi l'une des causes principales du taux effarant de mortalité des PME au niveau local. «Plus de 64% de personnes financées n'ont aucune qualification, ce qui conduit vers l'échec de l'entreprise», a-t-il regretté. Pis encore, Guellal a annoncé que 12 000 saisies et mises en demeure ont été adressées à l'égard des jeunes promoteurs qui n'ont pas honoré le remboursement de leurs crédits au niveau local. «Nous sommes victimes de poursuite judiciaires. Pour preuve, sur les 2000 adhérents à la CAME, au moins une mise en demeure a été adressé à chacun d'entre eux. A cet effet, nous préconisons l'établissement d'un climat favorable de travail pour que ces promoteurs puissent pérenniser leur activité.