Le directeur général de la Caisse nationale de retraite, M. Slimane Mellouka, a prévenu lors de l'émission L'Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne que la société du système des pensions de retraite est en butte «depuis quelques années» à une période de «perturbation très importante» en matière de financement. Relevant l'aspect «très sensible» de cette situation, il a expliqué que c'est le résultat des départs « massifs et précoces » de nombreux travailleurs à la retraite, mais aussi, à une baisse de l'emploi par suite de la crise financière endurée par l'Algérie. Contrairement au passé où, indique-t-il, cinq travailleurs cotisaient pour financer la pension d'un retraité, nous en sommes arrivés à deux travailleurs cotisants pour un pensionné. Il précise qu'il existe, globalement, 6 millions de cotisants pour 3 millions de retraités, lesquels nécessitent le versement de pension de plus de 1.000 milliards de dinars/an, si on y ajoute les 140 milliards de dinars versés par l'Etat à titre de contribution. Quand on lui rappelle, qu'en 2015, il affirmait qu'il n'existait « aucune menace » contre le système de retraite, M. Mellouka répond que c'est les augmentations de salaire « très importantes », à partir de 2012, qui ont permis de « rééquilibrer le système». «Malheureusement, ajoute-t-il, les nombreux travailleurs qui avaient bénéficié de ces augmentations ont, aussi, profité des dispositions d'ouverture du droit à la retraite anticipée, provoquant du même coup le déséquilibre financier du système de pension. Il indique que pour pouvoir payer les pensions dues au titre de l'année 2017, la CNR a du recourir à des fonds de la CNAS ainsi que de la Caisse nationale d'assurance chômage, constitués d'un total de 900 millions de dinars. L'invité indique que pour voir son déficit financier comblé, la CNR table sur une relance de l'emploi, terminant par un « on verra dans le futur ». En attendant cette problématique solution, une situation de non-paiement des retraites est-elle envisageable ? M. Mellouka se contente de répondre que l'Etat a toujours accordé une attention « particulière » à la question des retraites. Optimiste jusqu'au bout, il considère que toutes les solutions appropriées seront mises en place, ajoutant, laconique, que la décision prise par le Premier ministre « est indicative à plus d'un titre».