Le conflit persistant entre les dockers du port d'Alger et Dubai Port World continue de faire parler de lui. Aucune solution n'a été trouvée car les deux parties campent sur leurs positions. Cette situation s'est compliquée lorsque les dockers de Dubai Port World ont entamé une grève depuis presque dix jours. Pour contrecarrer ce mouvement, Dubai Port World a fait appel à un groupe de manœuvres indiens et pakistanais qui ont entamé depuis avant-hier leur travail au niveau du terminal à conteneurs du port d'Alger afin de combler l'abandon de postes des dockers locaux. En plus de cette option, la direction de Dubai Port World a interpellé les dockers pour se rapprocher de la direction et percevoir leur dû, une manière indirecte de leur signifier qu'ils sont proches d'un licenciement qui touchera, selon des sources bien informées, pas moins de 475 dockers. Les dockers que nous avons rencontrés hier, regroupés sous un soleil de plomb devant la direction générale du port d'Alger et dont l'état laissait à désirer, étaient déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation jusqu'à ce qu'ils soient réintégrés par la direction mère. «Notre situation est critique et nous en avons marre de ce mépris qui s'apparente à une injustice envers les 475 dockers concernés, parce que Dubai Port World surexploite ses employés», dira d'un air désemparé l'un des contestataires. Concernant les raisons qui les ont poussés à monter au créneau, un autre docker a tenu à intervenir en soulignant que «c'est la maltraitance envers les ouvriers de la part de la nouvelle direction dirigée par le groupe émirati qui nous a poussés à recourir à cette grève, car aucune augmentation de salaire n'a été concrétisée. Au contraire, ce sont les horaires de travail qui ont augmenté, et les dockers se sont retrouvés à cravacher dur jour et nuit sans aucune reconnaissance». Par ailleurs, les dockers étaient unanimes à dire que cette société «a piétiné la loi algérienne et veut, par tous les moyens, imposer une loi qui lui convient». A cet effet, ils feront savoir qu'ils réclament un retour à la société mère, en l'occurrence la direction générale du port d'Alger, et ce, conformément à l'article 16 du code du travail, qui permet à l'employé de réintégrer son ancien poste en cas de non-satisfaction chez le nouvel employeur. En définitive, les grévistes ont insisté sur le fait que les hautes instances doivent intervenir avant qu'il ne soit trop tard, surtout après que la DTP ait engagé des Indiens qui n'ont aucun lien avec le métier de docker. «L'hypothèse d'éventuels accidents n'est pas à écarter», ont-ils conclu.