Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) a appelé, hier, à la tenue d'un sit-in lundi 16 octobre devant le ministère de l'Enseignement supérieur, pour soutenir les enseignants révoqués «abusivement», ainsi que les syndicalistes poursuivis en justice. Contacté par nos soins, le coordinateur du CNES, Abdelmalek Azzi, a assuré que son organisation syndicale va radicaliser son action par le recours à «une grève nationale générale au cours du mois de novembre», si le ministère de la tutelle ne répond pas favorablement à leurs revendications. Notre interlocuteur estime nécessaire de mettre un terme aux poursuites judiciaires contre les enseignants affiliés au CNES, indiquant par là même que le Conseil contactera les différents groupes parlementaires, en vue de les tenir informés de la dégradation de la situation dans les universités algériennes. Le CNES revendique également l'instauration d'un climat de sécurité au sein des universités, afin de prémunir et éviter le même scénario des agressions dont plusieurs enseignants universitaires ont été victimes l'année précédente. Azzi a précisé que l'action de protestation qui sera entreprise le 16 octobre devant le ministère de tutelle va mobiliser un grand nombre d'enseignants universitaires pour dénoncer le «fâcheux» comportement du ministre Tahar Hadjar. «Nous dénonçons son comportement sélectif. Nous allons lui tenir tête», a-t-il souligné. Le CNES, qui n'a pas avalé le fait d'avoir été exclu de la dernière réunion entre le ministère de l'enseignement supérieur et les partenaires sociaux, estime inacceptable l'excuse du département de Hadjar. «Nous ne comprenons pas pourquoi le CNES a été écarté de la dernière réunion. Et l'excuse avancée par Hadjar ne tient pas la route», s'est indigné Azzi, qui assure que le ministre Hadjar «veut gérer seul le secteur de l'Enseignement supérieur, sans consulter le CNES, afin de pouvoir dicter ses propres lois». Jeudi dernier, le ministre de tutelle s'est réuni avec ses partenaires sociaux sans convier le CNES, prétendant qu'il ne peut pas travailler avec un syndicat divisé en deux parties. Cette décision a créé au CNES une révolte allant jusqu'à envisager d'entamer une grève à travers le territoire national. A ce sujet, Abdelmalek Azzi précise que cette grève sera entreprise si le conseil peut réunir un grand nombre d'enseignants. Dans ce sens, une réunion a eu lieu le 30 septembre dernier.