56 ans après les massacres du 17 octobre 1961 à Paris, qu'on a voulu réduire du côté de l'Hexagone, à de «simples évènements», comme ce fut le cas 7 ans plus tôt, en ce qui concerne la Guerre d'Algérie, au titre de la propagande coloniale, les crimes commis par Maurice Papon et sa police, sont toujours subis en Algérie comme un châtiment tant que la reconnaissance promise n'est pas de mise. Pourtant, Emanuel Macron qui veut remettre la France en marche et tourner la page du passé a soutenu à Alger même alors qu'il n'était qu'un candidat à la présidence française, que «La colonisation fait partie de l'histoire française», la qualifiant même d' «un crime contre l'humanité», d'une « vraie barbarie» qui fait partie de ce passé «que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses», a soutenu sans sourciller, le candidat Macron. Tout le monde, y compris en France, a salué ce « courage» même si certaines personnalités de droite et de l'extrême droite ont qualifié ses propos de «honteux». Une fois élu, et face aux réalités du terrain miné qu'occupent surtout les «nostalgiques» de l'Algérie française qui n'ont pas hésité à s'opposer au prédécesseur de Macron, François Hollande qui a « pris sur lui», de célébrer le cessez-le-feu (19 mars), comme cet ex-président, qui nettoyait la banlieue de sa «racaille» au karcher, pour qui la France ne doit pas se trouver «du mauvais côté de l'Histoire», Macron a-t-il reculé ? Cela semble le cas, à considérer le motus et bouche cousue dans lequel il s'est muré depuis son investiture. Un silence qui n'a pas laissé de marbre, certains intellectuels et historiens reconnus, comme Olivier Le Cour Grandmaison qui lui demande de passer enfin «de la parole aux actes», pour réellement aller de l'avant comme il l'avait soutenu et «dépasser» une bonne fois pour toute, ce «point noir», cause principale qui empêche de hisser les relations entre les deux pays au plus haut niveau pourtant souhaité de l'autre côté de la méditerranée par de nombreux chefs d'entreprises qui voient en l'Algérie un «arrière pays», capable de donner des débouchées économiques et de nombreuses opportunités d'investissement, à une France qui suffoque. L'exemple le plus édifiant de la volonté de passer à une autre étape des relations parfois trop passionnelles entre Alger et Paris nous vient non pas des officiels dont «l'honnêteté» est souvent freinée par des considérations politiques, mais de petites contrées françaises qui célèbrent à leur façon le 17 octobre pour ne pas oublier. La France populaire commémore, la France officielle ignore ou feint d'ignorer l'avantage d'une reconnaissance même tardive des massacres et des crimes qu'a commis le colonialisme en Algérie et en France. Il est y va de l'intérêt des deux pays.