Après avoir éloigné le Conseil national des enseignants du supérieur de la réunion intersyndicale avec le ministère de tutelle, plusieurs professeurs syndicalistes reçoivent leurs décisions de licenciement, sans aucune raison. Contacté par nos soins, le coordinateur du Cnes, Abdelmalek Azzi, a dénoncé, hier, le harcèlement que subissent les délégués syndicaux, de la part de «certains recteurs». Selon lui, le licenciement de ces professeurs est injuste. «C'est vraiment injuste de prendre un décision pareille, a l'encontre de professeurs qui ont sacrifié leur vie pour l'université», a-t-il précisé. Trois professeurs ont été licenciés sans aucune raison valable, à savoir Mokhtar Bengouia, ainsi que les enseignants de l'Ecole nationale supérieure agronomique d'Alger (l'Ensa), Aïssa Abdelguerfi et Rosa Issolah. A ce sujet le coordinateur du Cnes affirme que ce licenciement s'est fait sans aucune raison valable et que le conseil va entreprendre d'autres actions plus sévères, allant jusqu'à entamer une grève ouverte. Dans le but de dénoncer ces harcèlements, un sit-in a été organisé, avant-hier, devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur. Plus de 200 professeurs, venus de toutes les universités du pays, se sont rassemblés dans le but de dénoncer l'injustice dont ils font l'objet, mais aussi soutenir leurs collègues licenciés. Pour eux, ce mouvement de protestation vient exprimer un ras-le-bol face aux injustices que subissent les enseignants en Algérie. En outre, M. Azzi nous a révélé que ce mouvement de protestation ne va pas s'arrêter à un simple sit-in, même que le conseil envisage de réunir ses enseignants, pour entreprendre une grève générale ouverte. Contacté par nos soins, le Pr Benguia Mokhtar à l'université d'Alger3, également membre du Cnes et chargé de communication dans cette même université, nous a indiqué, qu'il demeure jusqu'à aujourd'hui dans l'ignorance des vrais raisons de son licenciement. «Après les derniers événements qui se sont produits entre le Cnes et Tahar Hadjar, voila que je me retrouve au chômage. On m'a accusé d'avoir commis une faute professionnelle, sans pour autant connaitre sa nature», s'interroge notre interlocuteur. S'exprimant plus sur cette histoire, il confie que jusqu'à la fin des cours tout fonctionnait normalement. Cependant, une bonne partie de son salaire du mois d'août a été défalquée. «À la reprise des cours, plus précisément au moment de la signature du PV de reprise, une décision de suspension conservatoire m'a été transmise. Mais au moment où je demande le rapport rédigé contre moi à l'administration, on a carrément refusé de me le donner. Incapable d'assister à la réunion pour des raisons médicales, j'ai demandé son report à une date ultérieure. Malheureusement, la décision de mon licenciement a été prise avant même la tenue de la réunion de la commission», a-t-il dénoncé. Révolté, Benguia Mokhtar, accuse que le responsable de cette affaire n'est autre que le recteur de l'université Alger3, Rabah Cheriet.